vendredi 26 février 2010

Il n'est jamais trop tard...

Comment surpasser l’article paru sur le site du magasine Magic ? Barré, à la limite de l’incohérence, ou du moins de l’incompréhensible, concis, drôle. Et surtout premier article à faire directement référence au célèbre cri « Daviiiiiiiiiiiid Bowiiiiiiiiiiiiiiiie » qui a animé tant de soirées à l’Ubu, à Rennes. Qui est l’auteur du cri ? Les avis divergent. Toujours est-il que ce slogan était bien présent samedi dernier, pour la seconde soirée de l’édition hiver de la Route du Rock, festival malouin. Malgré une surprenante double annulation- 1) le groupe hypeux du moment, j’ai nommé : The XX ; 2) These New Puritans, leurs remplaçants, corbeaux londoniens- la soirée fût réussie.

Le concert des Clues a agréablement bien tenu la route. A base d’héritage Arcade Fire-ien et de folk. Petit régal de jolies voix et d’instruments sagement maitrisés. Cependant, une féroce envie de décoiffer le chanteur(ce qui s’est avéré impossible en y regardant de plus près, puisqu’il n’avait pas de cheveux, et de lui enlever son horrible pull « où est Charlie ?» version rouge et noir, a rapidement vu le jour.
(Passons l’entracte bière à l’étage)
Débarque Shearwater. Déception totale. Au vu de son sourire béatement agaçant, la bassiste avait dû fumer trop de joints avant de monter sur scène. Quant au batteur, il semblait tout droit sorti d’un groupe de métalleux des années 70. Et le chanteur n’avait aucune, mais alors aucune présence sur scène. Encore moins que notre cher et tendre au pull rayé rouge et noir. C’est dire.
(Passons l’entracte bière à l’étage, bis)
Arrive sur scène un type avec sa guitare. Il se met à chanter. On ne comprend pas les paroles, à cause de son accent du Texas ou du Kansas. C’est The Tallest Man On Earth, programmé à la chapelle le dimanche après-midi, mais qui a été réquisitionné à la dernière minute pour combler le vide abyssale du à la double annulation. Le public trentenaire a l’air d’apprécier, et encourage le pauvre chanteur de folk qui se retrouve seul avec sa guitare, un samedi soir, devant un public qui commence à être passablement enivré.
Après une troisième pause bière, retour dans la salle pour Local Natives, from L.A. Pas de grande ni de folle surprise. Mais un très bon concert quand même, à base de chant choral, d’énergie communicative, et de looks plutôt travaillés.

Enfin, dernier groupe de la soirée : Clara Clara. Trois français sur scène, dont un batteur faisant aussi office de chanteur. Une originalité qui transforme le concert en véritable performance. Bien que lessivé dès la première chanson, le chanteur-batteur continue de jouer, bien encadré par ses deux acolytes : une jolie blonde au clavier, et son frère (tous les deux s’appelant Virot, on en a conclu qu’ils étaient frères. Peut être sont-ils seulement cousins) de bassiste. C’est énergique et ça file une sacré patate, assez pour partir cluber à l’Escalier, célèbre boîte malouine, qui assure l’after jusqu’au bout de la nuit.

(Plusieurs bières, une bonne nuit de sommeil, et une saine balade sur le Sillon, plus tard…)
La Route du Rock hiver invite les festivaliers à passer leur dimanche après-midi intra muros, pour un concert gratuit dans la chapelle Saint-Sauveur. Cette année, ce sont The Tallest Man On Earth et Winter Family qui ont été choisis pour assurer une hypnotique après-midi. Passons sur le premier que nous avons déjà découvert- et moyennement apprécié- la veille. Et concentrons-nous sur le second, composé d’un homme au clavier, et d’une femme au chant et aux percussions. Un duo des plus étranges, qui navigue entre chants hébreux, lenteur extatique, et narration de petites histoires. Comme celle de la boule à neige, qui renferme un véritable petit monde. Ils nous emmènent loin, très loin, sans promettre de nous ramener à bon port à la fin du périple. Mais, sous de magiques dehors, le duo peine à se défaire de son côté intellectuel à la mode. Il est vrai que ce n’est ni une tare d’être intellectuel- bien au contraire- ni un défaut d’être à la mode. Et pourtant, cette note désagréable leur colle de plus en plus à la peau au fur et à mesure du concert, et casse la dualité ambiante qu’ils avaient instauré, entre passion charnelle et duo de marbre.

Avec tous mes remerciements à Elen pour les photos.

RollK!

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