samedi 22 février 2014

The Garden au Komet Club, Hamburg, 19.02.2014 – Foggy Report




English version here 


Disons le franchement, on m’avait prévenu que les jumeaux Shears (Ndlr : Cisailles en français…) étaient dingues, c’est juste que je ne m’attendais pas à ça en assistant à leur concert.

C’est à 22 heures que The Garden doit théoriquement jouer ce mercredi soir au Komet Club, horaire plutôt tardif sachant qu’il n’y a pas de première partie. Mais au vu de la passion de certains (employés du bar ou manager) pour le football, nous devons logiquement attendre encore 45 minutes jusqu’au coup de sifflet final du match de Ligue des Champions avant de pouvoir assister au concert…




Dès que le show commence, la frustration est immédiatement balayée de mon esprit et je suis rapidement envahie par un mélange d’amusement et d’émerveillement.

Les jumeaux Wyatt (basse) et Fletcher (batterie), pas plus de la vingtaine, ont grandit dans le sud de la Californie et, à l’inverse de certains qui ont débuté par la mode pour ensuite ressentir le besoin de se lancer dans la musique, les frères Shears ont reçu, à leur plus grand étonnement, une offre d’Yves Saint Laurent après l’un de leurs concerts à l’Echoplex (LA) en janvier 2013. Ils sont ensuite devenus les visages de la campagne Homme Automne / Hiver 2013 et les nouvelles égéries de Hedi Slimane.
Est-ce que ça les empêche de jouer devant 40 personnes dans une cave crasseuse d’une ville européenne ?
Pas du tout.


Leur setlist comporte 23 chansons, mais croyez moi ils en ont bien joué une trentaine. Est-ce étonnant si la moitié de celles-ci sont expédiées en 30 secondes chrono ?




Tandis que Fletcher trône derrière sa batterie en grimaçant à qui voudra, et nous balance insolemment ses rythmes frénétiques, son frangin prend un malin plaisir à nous hurler des choses ordinaires comme "I see an 8 foot tall man walking out of the forest" (Je vois un mec de 3 mètres de haut sortir de la forêt), "VADA VADA!" ou encore "I'm a woman" (Je suis une femme).
Et, quand rien d’autre ne lui vient à l’esprit entre les chansons, c’est un mugissement primal qui sort de sa bouche… "BLAARRGGHHH rainbow"…



Je sais que le public adore mais à peine plus d’un quart d’entre eux n’ose remuer, à la fois intimidé et émerveillé par la folie pleine de nonchalance des jumeaux.

Arrivé à la moitié de leur set, qui durera une petite heure, The Garden nous propose un court et surprenant interlude : 3 ou 4 chansons, constituées de beat Hip Hop sortant du téléphone portable de Wyatt sur lesquels les 2 rappent, tout en sautant sur et autour les 2m2 qui constituent la scène tout en se faufilant parmi la foule. On peut dire que personne ne s’y attendait.



"Vous ne nous aimez pas, je le sais ! " pleure Wyatt entre les chansons, et j’aurais aimé pouvoir lui répondre que c’est seulement notre « naturelle » réserve du nord qui lui donne cette impression – oui nous avons l’air distant mais c’est seulement de la timidité.

Wyatt finira convaincu du contraire quand quelques braves fans demandent expressément un rappel, et nous aurons droit à 3, 5, peut être 7 chansons… comment en être sûr vu leur durée?

Soyons clairs, les jumeaux de The Garden sont plus que 2 gueules d’anges (sans aucun doute), ils sont également de très bons artistes et entertainers.
Même si vous n’accrochez pas trop à leur garage punk lofi et crado, vous n’aurez aucune excuse à ne pas aller les voir la prochaine fois que l’occasion se présente.
Et si c’est le cas, n’ayez pas peur de hurler avec eux, la plupart de leurs paroles ne font pas plus d’une phrase.
Apprendre en pratiquant.


Sonja P
All pictures © Sonja P



- The Garden - "The Life And Times Of A Paperclip" (Burger Records)

- Discographie par ici

- The Garden au Komet Club, Hambourg (DE), 19.02.2014 présenté par WildWax Shows 






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