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Découverts par hasard via leur dernière sortie, Ambush (Dead Beat Records), on est rapidement tombé sous le charme de ces minots qui font de la musique rock comme on l’aime, droit au but. Car cet album est de fait, un bijou punk et power pop, dans le bon sens du terme.
Ambush est également la première chanson, soit un petit hymne porté avec perfection par les petites bombes qui s'ensuivent: Sacred Pleasure, Bad Boy Bondage, cris rageurs aux textes désopilants, Enough, le tube de stade ou bien? Et puis ça continue … Downtown, The Real Thing (hit final) etc…
C’est tellement tendu et sacrément efficace, qu’on s’est demandé ce qu’il se passait à Marseille, pourquoi ils font ça, vite et bien en plus.
Le plaisir se révèle aussi enthousiaste quand il creuse un peu. Allez écouter par exemple Heartbreak Macht Frei (pas faux!) et toutes ses pépites (I Change, Punk Rock Stereo, Rockstar, Doogie the Gangbanger, Cougar Tradition…), messieurs-dames, c’est évident non?
Ce genre de groupe qui rend fier et heureux, qui te prend par la gorge, sans te demander ton reste ou pourquoi ta tête bouge et te fais chanter des petits hits, salement bien foutus et bizarrement touchants. C’est aussi l’occasion de parler d’une de ces bandes de jeunes, qui compte, avec des textes à lire et à chanter, passant de l’anglais au français avec la même verve, et qui te parlent, assurément.
À conseiller dans la même veine d’ailleurs : les Concordes, Cathedrale, Police Control, Pierre et Bastien, Thee Marvin Gays, Carambolage, entre autres etc…
Bref, pour en revenir à nos moutons, Tomy and the Cougars, mis à part en savoir plus sur ces jeunes gens, que demande le peuple?
Merci à eux et continuez comme ça, on en reprendra volontiers…
x Qui êtes-vous Tomy and the Cougars?
[To] La version actuelle des Cougars c'est Lully (chant / guitare héro), To (chant / guitare), Emiel aka Fu Manchu (basse) et Fel à la batterie. On joue tous les 4 depuis l'été 2013. Mais le groupe existe depuis début 2012 avec Tony Destroy comme 1er batteur, dont on s'est séparé peu après notre 1ere tournée Allemagne/France en avril/mai 2013. Emiel et moi avions fait la promesse de monter un groupe, je sais plus trop quand, on était gamin, en terminale sûrement. On l'a fait. Lully, Fel et moi on avait joué ensemble dans The Anusfletcher, quelques années auparavant.
x Un mentor ou personnage auquel vous vous identifieriez ?
[Fu] Pour rester classique je dirai Deedee, Fel c’est plus un mec style Franky Costanza de Dagoba, Lully c’est le guitariste de Stiff Little Fingers et Tomy c’est Pepino, le gamin des choristes.
x Vous êtes tous à Marseille en ce moment ?
[Fu] Tomy est à Liège en fait, il devrait rentrer cet été. Lully est à Copenhague pour terminer son roman. Du coup pour l’instant à Marseille il reste que Fel et moi!
x Et donc, Marseille, ça représente quoi pour vous?
[To] La plus belle ville du monde, la ville de notre adolescence, la ville où faut s'y échapper pour pas tourner en rond et finir dépressif mais la ville où j'ai envie d'y finir mes jours. La plus crasseuse aussi, avec tous ses défauts, mais ça n'empêchera pas qu'elle baise toutes les autres villes. Nique le Gard, le Var, Aix et Paris.
[Fu] Du soleil qui sèche de gros pâtés de merde sur les trottoirs, des rafales de vents à 130km/h dans ta gueule, des rafales tout court aussi. On y voit toute sorte de choses ou de personnes qu’on rencontre rarement ailleurs. Alors ça te forge le caractère et l’appréhension de ce qui t’entoure. C’est la base, une référence (peu recommandable pour certains) qui nous distingue nettement.
x Pourquoi de la power pop à Marseille?
[To] Avec un peu de recul, on est pas du tout un groupe power pop en fait.
C'est vrai qu'on a sorti notre 1er 45t (No Way Out / Surfin' Ki Records /2014) qui était essentiellement influencé par les Crusaders Of Love, Protex, The Records, Steeve E. Nix (Briefs / Cute Lepers), Barracudas, Exploding Hearts…. On écoutait beaucoup ces groupes à l'époque. Maintenant moins.
Tous nos autres EP et albums, je ne les considère pas comme “powerpop“, on envoie du punk façon Buzzocks avec toujours une recherche de la mélodie, des refrains que tu retiens et que tu peux chanter. Et en live on essaie d'envoyer le bois. Bref on fait du punk et pas de la powerpop.
Par contre c'est vrai qu'il y a eu à Marseille une tendance powerpop il n’y a pas si longtemps, avec nos potes Departure Kids (dead :(), Les Concordes (toujours en activité, de la bombasse, checkez !) et peut-être même Sunsick, mais sinon Marseille c'était et c'est traditionnellement punk rock, avec nos papas Les Jolis, Dolipranes, Irritones, La Flingue…. Tous ces groupes qu'on a vus jouer et qui nous ont donné envie. On attend la relève.
x Des endroits à conseiller ? Je pense aux paroles de Downtown, “where are you hanging around?”.
[To] Si je ne pouvais citer qu'un lieu: La Machine à Coudre sans hésiter, la meilleure petite salle de concert. On a une connexion particulière avec, puisque je pense que c'est là où on a tous vu nos premiers concerts et c'est aussi là où on a joué notre premier concert. Depuis, on a dû y jouer au moins une bonne vingtaine de fois.
Ensuite y a Lollipop, café disquaire tenu par des ringards cools du rock. Après y’a quelques autres lieux cools mais je vais pas les énumérer.
Par contre je chie sur le Poste à Galène, y a que des connards là-bas + son de merde.
Après si tu veux des bonnes pizz' et des mauvais kebab, viens, y’aura tout ce qu'il te faut. On se rend compte que c'est mieux chez nous que quand on est ailleurs.
À propos de {Downtown} : la musique c'est Lully, moi les paroles. Ça parle de tous ces mecs et tous ces potes qui se sont cassés de Marseille pour faire leur vie, vers Paris, Toulouse ou Bruxelles notamment, et qui ne reviennent que pour les vacances, surtout l'été. C'est rigolo la vie, parce que cette année je suis dans ce cas, mais je serais back l'année prochaine.
x Vous faites quoi d'ailleurs à la Jonquera?
[To] C'est une private joke: moi j'achète des clopes, les autres…
[Fu] Les tournées c’est crevant, on a besoin de décompresser parfois.
x Un mot sur l’OM, y’en a bien un qui supporte, non?
[To] On est pas des footeux, mais perso moi je suis beaucoup le foot en général et mes 2 clubs de coeur sont l'OM et West Ham. J'espère qu'à partir de cette année, avec le rachat de l'OM, on va se régaler, parce que ça fait longtemps que je me fais chier.
[Fu] Sur Fifa ça vaut quedal, autant jouer avec l’Inde.
x Vos textes sont disponibles sur votre site, c’est pas si commun, pourquoi donc?
[To] Pour moi c'est important, j'ai toujours aimé lire et retenir les paroles des autres groupes. Même si la plupart du temps je suis pas fier de mes lyrics, qu'il y a des fautes d'anglais horribles que je découvre à posteriori, je pense que ça vaut la peine de les partager.
En plus ça permet au gens qui veulent de comprendre un peu mieux ce qu'on chante, surtout que Lully écrit des paroles très drôles.
[Fu] Tomy a des problèmes de diction (faut vraiment l’entendre parler ça vaut le coup !) et Lully un accent anglais dégueu et c’est très bien parce que ça renforce le côté débile qu’on essaie de se donner.
Moi c’est pas vraiment mieux mais au moins je ferme ma gueule ! Donc les paroles permettent de décoder ce qui se passe pour un public encore plus con que nous et aussi exposer nos thèmes littéraires favoris, à savoir le sexe (crade de préférence), les liaisons avec de jeunes filles prépubères, l’angoisse aussi.
x Qui écrit les textes? et comment tu les définirais ?
[To] On est un groupe à deux têtes: Lully et moi. On est 2 lead au chant et on écrit généralement ses paroles de son coté. Fu aide un peu, et a contribué largement pour Bad Boys Bondage (Ambush / Dead Beat Records).
Fel sait juste dire « How are you » en anglais et comme on écrit en majorité des paroles en anglais, ben il nous aide pas.
On a deux manières différentes d'écrire les paroles, ça doit se sentir. Lully écrit souvent avec beaucoup de pieds, ce qui donne un certain rythme. Moi je sais pas chanter et je bafouille donc il me faut pas plus de 10 mots dans une phrase. Donc je fais avec.
Je les définirais comment ? Simple, on parle que de cul essentiellement.
[Fu] J’ai écrit les paroles pour deux morceaux du dernier album (Bad Boy Bondage + Toomy). J’avais envie d’écrire pour les précédents albums aussi mais ça venait pas. Et là, avec un peu d’aide de Lully, c’est venu presque d’un coup, en un jet, un matin très tôt dans le train.
« Bad Boy Bondage » c’est (encore) un délire sur le cul qu’on a eu avec Lully et pour « Toomy » c’est juste une sorte de bio sur les exploits de Tomy, qui selon moi méritaient d’être relatés.
x Si je dis que c’est dans la même lignée que the Jam, qu’en dis-tu ?
[To] Les Jam, vraiment ? La comparaison avec les Ramones aurait été plus compréhensible à mon sens. Après j'en sais rien, ma période Jam m'est passée y’a pas mal de temps et je suis pas un fin connaisseur des lyrics de Paul Weller. Je crois que tous les morceaux que j'ai écrits sont liés ou parlent d'une meuf.
x Est-ce que vous pouvez me prendre un titre ou un de vos textes en particulier, qui vous résumerait bien ?
[Fu] Comme je disais, j’écris pas tellement pour le groupe. Mais je pense qu’on essaie de parler de choses qui comptent pour nous, ou qui sont très proches de nous. Par exemple sur le premier album (Heartbreak Macht Frei) il y a deux morceaux qui parlent de potes de notre premier batteur, Tony.
C’est « Joe the Teeth », un mec édenté qui est allé en taule et « I Change » un autre paumé qu’est devenu flic ou gendarme, je sais plus.
Sinon j’ai l’impression que Lully est plus dans l’expression de ses sentiments (Socks/It’s up to you/The real things), c’est un peu son côté écrivain à la manque.
Mais pour moi le morceau qui nous résume bien serait sans doute « Rockstar ». L’histoire est toute simple : on s’est fait virer de notre local par un groupe de vieux qui était là avant nous, et depuis on aimerait les voir crever.
x Sur, par exemple Bad Boy Bondage, ça revient au français, et on pense évidemment à cette scène rock française des 70’s 80’s, punk synth, rock and roll etc... vous vous en sentez proche?
[To] Moi je m'y connais pas trop à la scène française, à part les Dogs et les Olivensteins….
[Fu] Idem que Tomy... sauf que je dirais en plus que je m’y connais en rien d’autre haha. Pour Bad Boy Bondage par contre c’est sûr que j’avais en tête les textes des Olivensteins. Sinon par affinité et peut être simplicité aussi, c’est vrai qu’on est plus porté sur l’anglais pour écrire. Mais je crois qu’un bon texte en français en vaut largement un en anglais, d’ailleurs « BBB » c’est pas notre seul morceau en français, y'a « Rockstar » aussi.
x Votre définition du rock and roll ?
[To] Une bonne rockstar est une rockstar morte.
x Et votre pire cauchemar ?
[To] Si le PSG gagne un jour la LDC, la vie deviendra un enfer.
x Pouvez-vous choisir une image ou photo qui vous résumerait bien ?
[Fu] Perso, mais je pense qu’on sera tous d’accord, c’est la pochette de « This is Porn ».
Sur le rendu final on capte pas bien le contexte mais en deux mots on était en tournée en Europe, je pense que c’était à Vienne. On finit le concert et le patron de la salle nous emmène boire des coups en ville. Mais le mec est pas con, faut pas croire. Il nous fait bien picoler, lui aussi se rince bien, et puis avec un jeu d’alcool il se démerde à la fin pour nous refiler l’addition…
Manque de chance pour lui ça faisait déjà quelques jours qu’on se chauffait tous les soirs, donc on était bien plus en forme (Fel a dégueulé tous ses jager en faisant un moonwalk sur le chemin du retour).
Alors de retour à la salle le mec s’est écroulé comme une merde dans un canapé (Tomy était pas loin lui non plus).
De là c’est parti en couille, on a tout retourné, on a fait des omelettes, des bastons d’extincteurs et puis on a bu encore (un mélange bière vermouth je crois).
La soirée se serait arrêtée là si le patron ne s’était pas endormi avec les clés de notre piaule dans la poche arrière de son futal.
On a donc décidé de les récupérer et au passage de faire une photo souvenir : un « chapeau-boules ».
x Donnez-nous 3 disques qui vous accompagnent (actuels ou pas) ces derniers temps.
[To] En ce moment j'écoute les Vaselines, c'est cool. Sinon je re-redécouvre les Spits et j'écoute l'album Off the Charts des Breifs, album que je connaissais très mal, pendant que je me douche. Me touche ?
[Fu] Devo « Q: Are We Not Men? A: We Are Devo! » ; The Monks « Bad Habits » ; The Toms « The Toms »
x Une citation ?
[Fu] « L’amour c’est comme une merde de pigeon, on sait jamais quand ça va nous tomber dessus » (Téo Tannières, 2010)
x Quelle est votre discographie ? et votre rapport à vos labels ?
=> HEARTBREAK Macht Frei (album 10 titres / Rat Pop! Records / 2013)
[To] Uniquement sorti en k7 (100 ou peut-être 50), donc très rare tout ça. Un album que je considère comme une démo, vu que c'était le 1er enregistrement du groupe et qu'on joue et chante comme des pieds, et le son des grattes est pas top.
Rudy “Rock“ Romeur (The Aggravations, The Irritones, Sun Sick, la flingue), l'enregistreur, a fait ce qu'il a pu.
J'aime beaucoup certains morceaux, d'autres qui me saoulent et qu'on va surement plus jamais jouer.
Le nom c'est un jeu de mot sur le camp de travail de Dachau je crois. Ça nous a pas fait des amis au début, surtout lorsque l'on démarchait pour jouer en Allemagne. Je me suis fait copieusement insulter par mail haha. Mais au final ils ont compris qu'on était juste que des nazis des jeux de mots et on a joué.
=> No Way Out (EP 45t / Surfin' Ki Records / 2014)
Notre 1ere sortie vinyle ! Et le 1er enregistrement avec Fel.
Rassemble les 3 morceaux les + pop du groupe. Enregistré à l'arrache chez le petit marquis Maurel dans la chambre (coquette) de sa sœur.
=> THIS IS PORN (EP 6 titres / Surfin' Ki Records / mars 2016)
Encore chez Surfin Ki qui a remis de la thune sur la table avec notre participation. Retour au punk. Maurel à l'enregistrement, Rudy au mix. De la bombe. Je pense qu'on était bien en chien à cette époque pour écrire ces paroles. Normalement il aurait du paraître en 2015 mais ce branleur de Carlo de Surfin Ki a trainé (mais nous aussi !).
=> Ambush (album 10 titres / Dead Beat Records / novembre 2016)
Le dernier bébé ! Plutôt fier car on le sort sur un bon petit label américain et que le disque est homogène avec des bons morceaux. Le son est top, enregistré avec encore ce bon vieux Rudy.
Quand la proposition de sortir sur Dead Beat est tombée, on avait pas tellement de nouveaux morceaux depuis This Is Porn. Donc la moitié des morceaux sont des vieux bons morceaux jamais enregistrés ( ou alors en démos, mais minables) mais qu'on jouait toujours.
Le reste on les a écrits et répétés spécialement pour l'album dans un intervalle de temps très court pour nous, genre en 2 mois. Pas mal de stress car le mec du label nous mettait la pression mais tout s’est bien goupillé au final. Et je suis content du résultat.
À propos des labels :
- Rat Pop! Records c'est plus ou moins nous, plus précisément c'est notre bon vieux crasseux de Jules des Departure Kids qui s'en occupe. Il organisait quelques concerts sur Marseille, mais depuis qu'il a bougé à Toulouse, il s'envoie. Rat Pop!, c’est plus une asso d'orga qu'un label car financièrement ils nous ont jamais aidé, juste quelques coups de main de temps en temps pour organiser les tournées.
- Pour Surfin' Ki et Dead Beat c'est différent. Tout a commencé en faisant la 1ère partie du groupe de star Oi/glam Giuda à Marseille fin 2013. Apparemment ils nous ont kiffés.
Lorenzo, le guitariste et celui qui s'occupe de tout dans le groupe, a envoyé nos coordonnées a beaucoup de potes et de labels et c'est comme ça que Surfin Ki et Dead Beat nous ont découvert et ont voulu bosser avec nous ! Que du cul et de la chatte donc.
x Un souhait pour 2017?
[To] Déjà que tous ces enfoirés à la présidentielle crèvent tous. Au deuxième tour que ce soit entre Valls, Le Pen et Fillon, on va se marrer…. Qu'ils aillent tous se faire enculer.
Ben déjà si Papa Noël pouvais nous amener ça sur un petit traineau ça serais sympa. Putin heureusement que j'habite pas en France cette année, vous allez en chiez les gars!
[Fu] Du succès sans travailler, j’ai la flemme…
B. / FGC
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