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vendredi 9 décembre 2011

Ce qu'on a retenu des Transmusicales 2011


Ce qu'on a loupé

Parfois les Trans, c’est complet. On a donc ni vu Juveniles à l’Ubu le vendredi après-midi, ni Haight Ashbury le même jour à la Cité, ni les trois nanas de Giana Factory et leur sombre pop-rock-electro le samedi après-midi au 4 bis.


Beat Mark, vend. 02/12, L'Artiste Assoiffé, Bars en Trans 2011

On a préféré assister aux concerts des groupes garage Beat Mark et The Feeling of Love aux Bars en Trans le vendredi en début de soirée, et faire une croix sur Breton et Kakkmaddafakka. Et vu l'énergie dégagée par les prestations de ces deux formations parisiennes, on ne regrette pas!

Grande deception du week-end

Stuck In The Sound. Alors que les précédents concerts du quatuor Parisien pop-rock surprenaient par leur énergie, celui dans le hall 3 des Trans était très décevant. Le chanteur, José Reis Fontao, en faisait trop. Balancements de tête, du manche de guitare, allers et venues improbables sur scène... Etait-ce du au stress de jouer dans un hall immense devant un public passablement aviné et à 3h15 du matin ? Peut-être. La veille au Liberté, le chanteur avait confié à Morgane, bénévole au catering du festival, angoisser à l’idée de monter sur scène. (Cf. notre micro-trottoir)

Confirmations

Hanni el Khatib, samedi 03/12/2011, parc expo, Trans 2011

Hanni el Khatib. Le rockeur aux cheveux noirs gominés et aux bras couverts de tatouages a charmé le public des Trans le week-end dernier avec son rock garage brut de décoffrage. Et plutôt deux fois qu’une puisqu’il était programmé le vendredi après-midi, et remplaçait l’Iranien Kourosh Yaghmaei dans le hall 3 du parc expo le samedi soir. A deux sur scène, en formation guitare/batterie, le musicien palestino-philippin installé à L.A et son coéquipier sont allés puiser aux sources du rock’n’roll pour un live charnel pimenté de sauvages riffs de guitares.


Carbon Airways. Le duo a bien mis le feu au hall 9 du parc expo le samedi soir. Eléonore, 15 ans, secouait ses cheveux dans tous les sens en criant dans son micro, tandis que son frère Enguérand, 14 ans, tombait le t-shirt et balançait des mixes électro derrière son PC en secouant la tête. Certains y ont vu une caricature, le cliché de deux ados rebelles désireux de faire de l’électro à la Crystal Castles. J’y ai vu un duo énergique, capable d’occuper la grande scène d’un hall des Trans, et de déployer une musique hystérique sur laquelle se déchaînait un public en nage.



Janice Graham Band, samedi 03/12, parc expo, Trans 2011

Janice Graham Band. Les jeunes Mancuniens revisitent le ska des origines, en dignes héritiers des Clash et des Specials. Sur scène, la trompette – trop présente pour certains – et la batterie ska apportaient une bonne dose de chaleur à la voix écorchée du chanteur. Son accent typique de Manchester nous donnait, lui, à voir une Angleterre ouvrière et grisâtre dont le cœur bat depuis longtemps aux rythmes du rock.

Spank Rock. L’enfant de Baltimore mélange rock, rap et électro pour un résultat détonnant. Le public, conquis, se lâchait dans le hall 4 samedi dernier.

Jesus Christ Fashion Barbe. Groupe de folk-rock typique de La Route du Rock hiver, les JCFB assuraient bien le samedi après-midi dans une Ubu pleine à craquer. Suant à grosses goûtes, les trois musiciens, lauréats des Jeunes Charrues 2011, enchaînaient les morceaux aux rythmes entraînants.

On a moyen kiffé

Guadalupe Plata. L'ambiance saloon c'est sympa cinq minutes. Le rock tendance cow-boy de ce trio Andalou est franchement bien rodé, mais on s'en lasse rapidement.

Spoek Mathambo. Tout le monde a adoré. Ou presque, parce que nous on n'a pas kiffé. C'est peut-être parce qu'on est arrivés en plein morceau ragga. Dommage parce que la reprise qu'a fait le Sud-Africain de "Control" de Joy Division est à tomber.

Totally Enormoux Extinct Dinosaurs
. La fâcheuse impression que tous les morceaux, construits sur les mêmes rythmes électro, se ressemblent. Un bon point pour les déguisements de dinosaures et pour les danseuses.

Agoria. De la grosse électro insupportable. A moins, surement, d'être défoncé. On tient deux chansons. Trois, pas plus.


Carole Boinet


Crédit photos: Alice B.



mercredi 7 décembre 2011

Transmusicales 2011: Rencontre avec les Juveniles autour d'une bouteille de whisky


J.S, Pierre et Thibault, espace presse du Liberté (Rennes) le 02/12/2011


La file d'attente à l'extérieur de l'Ubu est impressionnante. Le bruit court qu'à l'intérieur une large partie du public n'aperçoit pas la scène, et reste massé dans l'entrée, cherchant désespérément à se hisser sur la pointe des pieds pour jeter un oeil à l'écran sur lequel est diffusé le concert. Nous sommes le vendredi 2 décembre, il est 14h35 et les Juveniles sont probablement déjà sur scène à déployer leur pop mâtinée de cold wave. Mais nous, nous restons coincées dehors. A 16h, nous retrouvons Jean-Sylvain, Pierre et Thibault, trois Juveniles fiers de leur prestation scénique, à l'espace presse. A peine assis dans les canapés, les garçons sortent triomphalement une bouteille de whisky de leur sac à dos ("on l'avait dans notre loge à l'Ubu!") et s'en envoient de sacrés rasades. "Vous avez environ 15 minutes" nous lance l'attachée de presse. C'est parti mon kiki.



x Est-ce qu'on dit "Juvéniles" à la française ou "Juveniles" à l'anglaise ?
Les Anglais ont tendance à le prononcer à la française, et les Français à l’anglaise. Nous on s’en fiche, tant qu’on ne dit pas Juveniles à la française tout en prononçant le « s », ceux-là on les tue !


x Comment s’est fait la rencontre ?
La première fois c’était au 1929 [bar rock’n’roll de Rennes qui a fermé ses portes en 2009, ndlr]. Les Wankin’ Noodles jouaient avec les Russian Sextoys. En fait Juveniles c’est un peu grâce au 1929 ! D’un autre côté il nous devait bien ça ce bar vu la thune qu’on lui a lâchée!

x Pierre avant tu étais chanteur des Russian Sextoys, pourquoi le groupe a spliter?
Pierre : On n’arrivait plus vraiment à faire des trucs nouveaux et deux membres du groupe se barraient à l’autre bout de la France.

x J.S, tu es toujours dans les Wankin’ ?
Oui !

x Comment tu concilies ces deux projets musicaux totalement différents ?
C’est une question d’ouverture d’esprit et de respiration dans les deux groupes. Je ne joue ni la même musique ni du même instrument dans les deux. La seule difficulté a été d’assumer le rôle de leader dans Juveniles, que je n’avais jamais tenu avant.

Pierre : Moi c’est l’inverse, je suis passé de chanteur-leader à sideman et ça fait du bien !

x C’est donc J.S fait qui fait tout de A à Z dans le groupe ?
Pierre : On bosse le live ensemble, mais c’est J.S qui fait tout, des compos aux paroles. Mais on a mis un point d’honneur à faire un super live pour prouver aux gens qu’on n’était pas qu’un petit buzz musical et qu’on assurait. On a donc bossé d’arrache-pied.

x Comment avez-vous décidé de former Juveniles ?
J.S : Pierre écrivait des morceaux pour Russian Sextoys tout seul chez lui. Il a ensuite voulu monter un nouveau projet musical avec Thibault. Moi l’idée me bottait bien. On a donc réutilisé certains morceaux qu’il avait écrits, on en a écrit trois autres et c’était parti ! Les Popopopopos nous ont prêté les synthés et pas mal d’autres trucs. Ils nous ont vraiment beaucoup aidés.

x Est-ce que Rennes vous a inspiré?
La vie de tous les jours nous inspire. Rennes nous a surtout apporté de belles rencontres et de supers structures. Jean-Louis [Brossard] a réussi à fédérer une communauté de musiciens, de techniciens etc. Tout le monde s’entraide.

x « Juveniles », « We Are Young », vous avez peur de l’âge adulte?
Thibault: Oui c’est le syndrome de Peter Pan!

J.S : On essaye d’expier une jeunesse bizarre. Et puis s'il faut déconner c'est maintenant!

Pierre : C'est plutôt une célébration de la jeunesse, on en profite! C’est pas à 40 balais que je me trimballerai sur une scène.

x D'où la bouteille de whisky?
J.S: On est trop gentils et trop sérieux pour véritablement se brûler les ailes. (rires)

x D’ailleurs Pierre, tu comptes toujours devenir dentiste ?
Pierre : Je vais finir mes études et on verra à ce moment-là.

J.S et Thibault : Nous on ne va faire que de la musique.

x Comment s’est fait la rencontre avec Kitsuné ? [leur single vient de paraître chez Kitsuné]
J.S : Via Jean-François de Yelle. J’avais filé notre morceau « We Are Young » à Julien Tiné [photographe et dj Breton, ami de Yelle, ndlr] qui l’a passé lors d’un dj-set avec Jean-François. Jean-François a kiffé et a envoyé le morceau à Kitsuné. Gildas [Loaec, co-fondateur de Kitsuné, ndlr] l’a trouvé génial. Et voilà !

x Ça explique le remix de « Comme un enfant » de Yelle, du style donnant-donnant? Ou vous aimez vraiment ce qu’ils font ?
J.S : Leur album je l’ai écouté une dizaine de fois je pense. Je le trouve vraiment excellent sur la prod’. Et sur la pop, il est assez ouf.


x Est-ce que, comme Yelle, vous envisagez de vous exporter à l’étranger ?
On commence à avoir des contacts en Europe. On a d’ailleurs de vrais retours de bookers, de labels qui trouvent qu’on ne fait pas de la French pop type Phoenix ou Air mais de la pop pure. Mais bon c’est chaud par exemple d’aller jouer en Angleterre parce que notre musique est très inspirée de mouvements musicaux qui sont nés là-bas comme la cold wave. Pour nous, donner un concert en Angleterre, c’est comme si un Anglais se ramenait avec un accordéon dans un bal musette en France.

x Des passions en dehors de la musique ?
(Rires)
Pierre : J’adore les chats. J’en ai un d’ailleurs, tout blanc.

J.S : Si je n’avais pas aussi peur pour mes mains je referai du skate. J’en faisais pas mal avant. A part ça on a une véritable passion pour le streaming.


x Un souvenir des Trans ?
Thibault et J.S : La file d’attente devant l’Ubu pour notre concert. On ne l’a pas vu mais on l’imagine très bien !

Pierre : les putains d’after aux Bars en Trans.

Bandcamp, Myspace


Carole Boinet

Crédit photos: Alice B.

lundi 5 décembre 2011

Transmusicales 2011: Foggy s'incruste au catering pour un micro-trottoir



Morgane et Rodolphe au catering du parc expo, Trans, 03/12/2011



MORGANE, 22 ans, étudiante en école de maquillage, bénévole au catering des Trans

Quels groupes attendais-tu ? 
Hanni el Khatib et Breton

Quel groupe t’a déçu ?
Holly Cook, super présomptueux. La chanteuse est très hautaine

Quel groupe as-tu aimé ? 
Spank Rock, c’est la star hip-hop qui monte en ce moment aux USA. La chanson « Loose » est géniale !

Une anecdote ? 
Le chanteur des Stuck In The Sound flippait grave dans les loges parce qu’il passait à 3h15 dans un hall. Je lui ai dit «t’inquiète ! » et en fait il a trop kiffé !

RODOLPHE, 20 ans, étudiant en BTS communication à Rennes, bénévole à la production artistique des Trans

Quel groupe attendais-tu ? 
Je n’attendais rien en particulier parce que le principe c’est de découvrir des artistes auxquels tu ne t’attends pas. Par contre Skrillex devait venir jouer et s'il était venu j’aurais avalé mon vomi tellement je ne peux pas blairer le dubstep.

Quel groupe tu n’as pas aimé ? 
Stuck In The Sound, ils n’ont pas la touche Trans. 

Quels groupes as-tu aimé ? 
Kakkmaddafakka, Spank Rock: des tueries! Le chanteur de Kakkmaddafakka lançait "Rock Motherfucker!" à tout le monde dans la salle.

 Un souvenir des Trans ? 
Voir Jean-Louis Brossard danser comme un gamin de 18 ans sur Alex Metric aux Trans 2010. 


Terence et William, catering des Trans du parc expo, Trans, 03/12/2011


TERENCE, 22 ans, étudiant, Bénévole au catering des Trans

Quel groupe as-tu aimé ? 
Michael Kiwanuka le jeudi soir à la Cité et Za ! le vendredi soir au parc expo, super jeu de scène, bonne énergie.

Un souvenir des Trans ? 
La culotte de la chanteuse de Fuel Fandango. Elle est sortie de scène, des musiciens l’ont portée et j’ai vu sa culotte. Je la kiffe grave.

JULIEN, 34 ans, photographe pour la ville de Rennes, (n'a pas souhaité être pris en photo)

Quels groupes as-tu aimé ? 
Carbon Airways, les gamins sont vraiment rigolos. Rover au Dejazey, super concert. Et j’ai adoré Beat Mark.

Des déceptions ? 
Pas vraiment. Un seul problème, réussir à prendre des photos aux Bars en Trans. Il y avait trop de monde c’était compliqué d’accéder à la scène !

Comme je prends des photos je suis super concentré et je fais peu attention à la musique. Du moins pas tout le temps.


Carole Boinet

 

crédit photos: alice b.

 



mercredi 30 novembre 2011

TRANSMUSICALES 2011 : Foggy Girls Club est parti à la pêche aux gros poissons


Les Transmusicales, du jeudi 1er au samedi 3 décembre à Rennes (Parc Expo, Champs Libres, Ubu, La Cité)




Les Transmusicales ne font rien comme tout le monde. Alors que la majorité des festivals français se tiennent l’été, ils ont opté pour le mois de décembre. Et tandis que leurs  confrères se débattent comme de beaux diables pour signer des têtes d’affiche, eux fuient les groupes reconnus et présentent chaque année une collection d’artistes inconnus. A nous donc de naviguer à l’aveuglette dans cette mare de noms obscures pour ferrer le bon poisson. Cette année la pêche est plutôt bonne.

Commençons avec Juveniles, un trio rennais qui, armé de claviers eitghties, délivre une pop épurée très rafraichissante. On avait promis d’en reparler en juin dernier lorsque l’on intégrait leur morceau « We Are Young » sur la compile « WOL X ».  C’est désormais chose faite ! Autre ville (Glasgow), autre style avec les Haight Ashbury. Leur folk-rock où sitar et guitare électrique font bon ménage résonne comme un hommage résolument moderne au Summer of Love. Pas étonnant, dès lors, que ce trio ait choisi de faire référence au célèbre quartier de San Francisco ayant accueilli la vague hippie, dans son patronyme. Retour en France, à Paris plus précisément, avec Stuck In the Sound, quatuor de rock indé qui sortira son troisième LP « Pursuit » le 30 janvier prochain. L’énergie qui se dégage du morceau du même nom récemment dévoilé promet un live à la hauteur de leurs précédentes prestations scéniques. On n’en attend pas moins de Breton, groupe londonien signé sur le label FatCat, dont les sonorités électroniques et rock dévoilent un univers résolument sombre. Même sentiment d’agression du côté des anglais de Factory Floor, qui séduisent avec leur post-punk bruitiste.

On retiendra également le mélange de garage et de pop des bretons 50 Miles From Vancouver ; la pop-folk des Jesus Christ Fashion Barbe. Et surtout le rock garage brut de décoffrage du rockab’ Hanni El Khatib. Quant à Carbon Airways, composé d’un frère et d’une sœur de 14 et 15 ans, leur présence aux Trans dépend de la décision que prendra le préfet du Jura. Il ne nous reste plus qu’à prier pour qu’Enguérand et Eléonore aient le droit de mettre le feu au Hall 9 samedi soir avec une bonne dose de leur électro plus qu'efficace. 


Vend. 2 décembre
Juveniles: Ubu, 14h30-15h10
Haight Ashbury: La Cité, 18h30-19h15
Stuck In The Soud:  Parc Expo Hall 3, 3h15-4h15
Breton: Hall 9, 21h45-22h30
Factory Floor: Hall 9, 3h35-4h35

Samedi 3 décembre
50 Miles From Vancouver: Ubu, 14h30-15h10
Jesus Christ Fashion Barbe: Ubu, 15h40-16h20
Hanni El Khatib: Hall 3, 23h35-00h35 (+Champs Libres, vend 2, 14h)
Carbon Airways: Hall 9, 22h10-23h


Juveniles:

Haight Ashbury:





Carole Boinet