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vendredi 11 juillet 2014

La Route du Rock 2014 : Présentation et coups de coeur (13/16 août - Saint-Malo, France)






Salut les jeunes, comme tous les ans, il est un évènement qu’on ne louperait pour rien au monde, nous parlons bien sur de la Route Du Rock collection Été qui se déroulera du 13 au 16 août 2014.

C’est dans quelques semaines seulement qu’on se donnera rendez-vous en terres bretonnes, entre Saint Malo et le Fort de Saint Père et leurs cadres idylliques.
Qu’il vente, qu’il pleuve ou que l’on brûle sous le cagnard (tout est possible), qu’importe, le jeu en vaut la chandelle et nos seuls buts se résumeront à la musique, au bon temps avec les copains et bien sûr la couverture du festival et sa programmation unique.

Car oui, 2014 est un grand cru, ne laissant pas d’autre choix que de bien s’organiser pour ne rien louper. On vous donne ci-dessous ce qui sera surement notre parcours musical (non exhaustif) entre coups de cœur et envie de découvertes, faites votre choix.

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Comme l’an dernier, le festival démarre doucement pour les plus hâtifs d’entre vous le mercredi 13 au soir à la Nouvelle Vague de Saint Malo avec une première soirée réunissant les français Frànçois & The Atlas Mountains, le projet solo du Walkmen Hamilton Leithauser et les jeunes canadiens prometteurs Ought.




Mais, amis et amies campeurs mélomanes, les choses sérieuses commencent jeudi 14 août, alors rien de tel que de bons préparatifs pour passer un bon festival, la "quechua 2 secondes" est bien sûr de rigueur.

Première étape, installation du campement en début d’après midi au Fort de Saint Père pour ensuite filer se détendre à la Plage Bon-Secours et chiller sur les douces vagues psychédéliques du marseillais Johnny Hawaii.



Puis, pas de temps à perdre, retour au camping, il serait dommage d’arriver en retard pour le 1er apéro...

Car ce jeudi, les festivités commencent dès 18h30 sur la scène des Remparts avec la jeune américaine Angel Olsen et sa magnifique voix.




Ensuite, place aux fers de lance de la scène rock de Philadelphie, The War On Drugs suivi par leur compère et très attendu Kurt Vile, qui nous a enchantés avec son dernier album Wakin On A Pretty Daze.



Toujours dans la foisonnante scène américaine, on retrouvera avec plaisir les Real Estate pour continuer cette délicieuse soirée en crescendo.



C’est évidemment un secret de polichinelle mais à 22h50, prendront place nos chouchous. Il s’agit évidemment des californiens Thee Oh Sees menés par Monsieur John Dwyer! Après avoir migré de San Francisco à LA, on aura à cœur de les voir défendre leur dernier et fabuleux album „Drop“ avec leur nouveau line up. Concert à ne louper sous aucun prétexte, car en connaissance de cause, c’est certainement le meilleur groupe live du monde!




Juste après, si l’on n’est pas mort de plaisir, on courra voir les anglais Fat White Family, aussi cinglés que talentueux, qui nous cracheront leur garage psyché en pleine poire. Âmes sensibles s’abstenir!



Enfin, les émotions fortes passées, on gardera quelques forces pour Dan Snaith alias Caribou et sa pop électronique et éthérée puis Darkside, l’alléchant projet de Nicolas Jaar et Dave Harrington qui clôtureront tranquillement (ou pas) cette belle nuit...


Vendredi (15 août) s’annonce un peu plus calme mais est-ce que ce sera vraiment le cas?
16h00, rendez-vous à la Plage Bon-Secours pour les toulousains Aquaserge qui ont sorti un bijou pop rock cette année „À l’amitié“.



De retour au Fort de Saint Père, on débutera dès 18h30 avec les londoniens Cheatahs qui ouvriront certainement de la meilleure façon cette soirée qui s’annonce comme une messe indie anglaise des 90’s.



Une petite parenthèse post punk sera la bienvenue avec les américains Protomartyr avant de se ruer vers la grande scène pour se laisser hypnotiser par les légendaires Slowdive qui nous ont bercés pendant toutes ces années... Et puis bien sûr viendra le moment de Portishead...



On quittera l’Angleterre pour rejoindre Toronto et Metz qui exploseront certainement nos sens à coup de riff punk et rageux, on est aussi venu là pour ça!



On ne va pas se mentir, c’est avec beaucoup de curiosité qu’on ira voir les Liars, car pour être honnête on les a un peu perdu de vue ces dernières années, mais après tout pourquoi pas...

Et enfin, on ne doute pas que les allemands de Moderat, ou la fusion de Modeselektor et Apparat, sauront exactement comment nous malaxer à coup de beat doux et puissants à la fois et finir cette deuxième nuit le sourire aux lèvres...



Dernier jour de festival mais pas des moindres pour ce samedi 16 août. L’après midi sieste à la plage devant Pegase sera primordial pour mobiliser les dernières forces en vigueur et attaquer au mieux le fort.

En ouverture, dès 18h30 on ira découvrir le post punk de Perfect Pussy, dernière signature de Captured Tracks.



Ensuite, on ira se serrer au premier rang pour le très attendu, homme le plus cool du monde mais surtout l’un des artistes les plus intéressant et attachant de ces dernières années, Mac Demarco. Il nous jouera pour notre plus grand plaisir son dernier et très bel album „Salad Days“, et connaissant le loustic, on est certain de passer un bon moment.



Dans un autre genre, on se réjouira de retrouver le dandy anglais Baxter Dury qui prépare un nouvel album à la rentrée.


La jeune génération rock anglaise se porte bien et c’est avec plaisir qu’on enchainera avec les krautrockeurs de Toy, qui, même si leur dernier album est un peu décevant, ont de beaux atouts à faire valoir en live.



Temples eux ont choisit la route du revival 60’s, avec une maîtrise insolente, mais on ne s’en plaindra pas.



Et puis quel plaisir de continuer avec les brillants Cheveu, mêlant les genres et punk jusqu’à la moelle, leur dernier album BUM sorti chez Born Bad fut l’un des grands moments de ce début d’année.



Puis au fur et à mesure que les heures passeront, il sera bien évidemment l’heure de danser jusqu’au bout de la nuit, car oui, le lendemain, la fête sera fini. On pourra bien sûr compter sur Jamie XX et Todd Terje pour nous porter loin jusqu’au petit matin…




Ce parcours musical dans les méandres de cette 24ème édition de la Route du Rock n’engage bien sûr que nous et vous trouverez toute la programmation ci-dessous ainsi que les diverses et autres informations sur le site.

See you there !





FGC.

mercredi 28 août 2013

Iceage - Frihed og broderskab / Route du Rock 2013 (english version)



Pic © Marion Costentin 15/08/2013


Version française ici


Iceage sustain the mystery, that's for sure.
Outsiders of La Route du Rock 2013 edition, they stood in for new yorkers DIIV who had cancelled their european tour a few months back.
If those are undeniably good, I was thrilled that the danish were coming, even though our first meeting after the show, was a bit frosty.
Given the amount of good and bad stress these guys must endure, you understand their attitude. Some will mistake it for arrogance, I think it might be suspicion, considering how they started and the controversy that their provoking symbolism set off.
We will spare you the details of the press conference which was not really worthy of interest.

“Somehow things are still not lost
But I sure feel alienated
Is their flesh disintegrated
These days I'm numb and faded” – Coalition (You’re Nothing – 2013)


Foggy Girls Club's short story being closely related to Iceage, it is interesting to look back at the past few years.
My first contact with the band dates back to 2011, after their 1st LP "New Brigade" came out, thanks to the late webzine Altered Zones and a bunch of articles mentioning a brand new Northern wind.
"New Brigade", frontal impact, adrenaline explosion… Who are these savages? What do they want? How do I get another fix?

Then came Escho and Tambourhinoceros, two Copenhagen-based labels who took charge of the youngsters. What happened next was simple : I ordered the LP, it came in a pizza box, we exchanged a few e-mails and I've kept, ever since, a warm connection with these people -and this town- who have allowed me to discover this thriving danish scene they stand up for (Thulebasen, CTM, Lower, New Spring, etc…).

The Escho/Iceage relationship is strong and definitive :  
”They were there from the start when we were kind of useless. They held us to get something done. We knew these guys way way before we did music in a more serious constellation. So basically they’re just friends and at one point they just put it out. And if it wasn’t for Escho I think we wouldn’t be as much as active and playing as much as we are. They definitely make sure that we don’t just sit on our asses… “

Posh Isolation is also worth mentioning as another pioneer Copenhagen label, who put out their tape : “Posh Isolation is a mainly industrial music label but they also product punk and weird stuff from Copenhagen scene. So they also help young boys that does something in rehearsal room to make it exist I guess.

“Parallel crossing lines
I don't want to fall behind
Is it too much to cope
Not running down an empty hole” - New Brigade (album S/T 2011)




To sum up, here's a bunch of young danish guys who started a band, released an album and caused a ripple : a modern punk classic that became a favorite on many record players.

Of course, things shook up and they aroused a lot of interest. They're pretty straightforward about it :
“We had a bunch of possibilities but they all seemed to be quite horrible. Matador seemed to be the more honest out there. And we signed with them and later maybe found out that it wasn’t the case anyway, but now we’re stuck with them.”
This honesty and sharp opinion on such a cult label (and big machine) as Matador, stand out from the usual bullshit, like some kind of conscious innocence proudly and firmly bearing their vision of art.
“About large label, it’s not that it’s horrible but it’s just that we, as individuals, have differences with them, it’s like misconception about how you should get people to listen to your music. (…). We’re interested in reaching a broader audience (…) but it’s like everything has a dollar sign at the end. So it doesn’t really make sense for us.”




Now on to the music. Their second album, "You're Nothing" came out early this year and notably affirmed that our friends were not just a flash in the pan but a genuine black diamond. Joyful in a half-light, it proves to be extremely inspiring. It leaves you disorientated, faced with something great. The piercing compositions and sharp lyrics, carried by a sometimes furious, sometimes moving chant, evoke flashes of heartache and frustration you'd just want to blow up with great spirit and revenge.
To dig up old feelings buried deep within, one of the greatest albums of the year.

“A mere blow of wind could turn me into light
Hands everywhere covering me
Feels so overwhelming I can't breathe
But bliss is momentary anyhow
Yet worth living for - take me now” - Ecstasy (You’re Nothing – 2013)




But let's get back to the Fort de Saint-Père in Saint Malo. On this 15th of August 2013, the sun is looking over as we are walking to the big stage. The young danish are about to open the festival, following Jacco Gardner's lulling melodies.
Dressed in black, they are quietly setting up to start their fierce performance. Not being very famous in France, and having played almost only in Paris, it might be a little difficult to win over the breton crowd, nonetheless present despite the early hour.
Nevermind. "Awake", the vampires surely are and their battle against sunlight is starting.
They are spitting it out and the scorching heat, hitting full face, will not stop them.
Angel-faced Elias Bender Rønnenfelt has tremendous charisma. In a perpetual inner struggle, he weaves in and out of his band's sonic shots to lighten them up with his occult, fascinating flame. 45 minutes of rage and they're gone. It was good, it was strong.

“I imagine that this is how it would feel to drown in light.”- Count Me In – Sexdrome cover (New Brigade 2011)



I then reach to their manager/papa bear, Nis. Half of Escho and a Copenhagen music activist, I've met him before, via his excellent band Thulebasen.

Hours and drinks go by in a nice and hearty atmosphere, unlike the beginnings. We talk about everything, from travel to food, Aqua, the nazi dude in Ace of Base etc… I keep teasing Nis about the next Thulebasen album. It's a mystery, him being busy enough recording his friends, it's hard to find the time to complete his own project.

To get back to Iceage, it's a group of honest young people and that you can't take away from them. They're a little abashed at the media circus around them. They know where they came from and what they want. For sure, their songs have carried us away and will carry us again for a long time to their northern parts, no matter the destination, only the journey is important as long as they are the soundtrack.

On my way back, I think about "New Brigade" that still gives me the chills.

"It’s within me, it’s within you, it’s within me and you"… (New Brigade - 2011)


B. & M.
Thanks a lot to la Route du Rock for this great 2013 edition.



Iceage are:
Dan Kjær Nielsen
Elias Bender Rønnenfelt
Johan Wieth
Jakob Tvilling Pless

To listen :
Iceage - New Brigade (Escho 2011)
Iceage -You’re Nothing (Escho / Matador 2013)
Vår - No One Dances Quite Like My Brothers (Sacred Bones 2013)
Thulebasen - Gate 5 (Escho 2011)
Thulebasen - Guitar Wand (Escho 2008)
To dig:
Escho
Escho label profile
Tambourhinoceros




mardi 27 août 2013

Iceage - Frihed og broderskab / Route du Rock 2013



Pic © Marion Costentin 15/08/2013

English version here.


Iceage cultive le mystère, c’est un fait.
Outsiders de l’édition 2013 de la Route du Rock, ils ont remplacé les espoirs new yorkais DIIV ayant annulé il y a quelques mois leur tournée européenne.
Malgrè la qualité indéniable de ces derniers, la venue des danois m’a vraiment réjoui et ce même si notre première rencontre d’après concert fut assez froide.
Vu le nombre de sollicitations bonnes et mauvaises que ces mecs doivent subir, on peut comprendre leur attitude. Cela passera pour de l’arrogance pour certains, pour de la méfiance pour d’autres, je pencherais pour la deuxième, surtout en repensant à leurs débuts et aux basses polémiques développées par quelques un face à leur symbolique provocante.
On passera les détails de la conférence de presse inadaptée et pénible, le groupe lui-même et les questions n’aidant pas...

“Somehow things are still not lost
But I sure feel alienated
Is their flesh disintegrated
These days I'm numb and faded” – Coalition (You’re Nothing – 2013)


La courte histoire du Foggy Girls Club étant intimement liée à Iceage, il est intéressant de replonger quelques années en arrière.
Mon premier contact avec le groupe remonte à 2011 après la sortie de leur 1er LP "New Brigade", grâce à divers articles du (feu) webzine Altered Zone qui évoquait un nouveau vent venant du Nord.
Choc frontal et déstabilisant face à leur titre "New Brigade". Une déflagration d’adrénaline… Qui sont ces enragés ? Que veulent-ils ? Que faire pour se procurer d’autres doses ?

Puis, viendront Escho et Tambourhinoceros, les deux labels basés à Copenhague qui s’occupent des jeunes danois, pas encore majeurs à l’époque. La suite est simple, le LP est commandé, reçu dans une boite à pizza, quelques e-mails échangés et je garde depuis, un lien chaleureux avec ces gens (et cette ville) qui m’ont permis de m’intéresser à la foisonnante scène danoise qu’ils défendent (Thulebasen, CTM, Lower, New Spring etc…).

La relation Escho / Iceage est forte et définitive:  
”Ils sont là depuis nos débuts, à l’époque où on ne servait pas à grand-chose, et ils nous ont amené à quelque chose de concret. On connait ces mecs depuis un bon moment, bien bien avant qu’on envisage notre musique d’un point de vue plus sérieux. Donc en gros, ce sont des amis qui, a un moment donné, ont déclenché le truc. Et si ce n’était pas pour Escho, je pense qu’on ne serait pas aussi actifs et investis. On peut définitivement dire qu’ils s’assurent qu’on ne reste pas tranquillement assis sur notre cul…“

On peut aussi parler de Posh Isolation, un autre label défricheur de Copenhague qui les avait sorti en K7: “Posh Isolation est principalement un label de musique indus mais ils sortent aussi des groupes punk et bizarres de la scène de Copenhague. Donc ils aident aussi à exister des jeunes gens en dehors de leur salle de répétition.”

“Parallel crossing lines
I don't Want To Fall Behind
Is It Too Much To Cope
Not Running Down An Empty Hole” - New Brigade (album S/T 2011)




En résumé, voici une bande de jeune danois qui monte un groupe avec pour méfait un album tel un pavé dans la mare, un classique punk d’aujourd’hui, devenu culte sur de nombreuses platines un peu partout dans le monde.

Logiquement, les choses se sont ensuite accélérées avec des sollicitations de part et d’autre et c’est avec beaucoup de franchise qu’ils en parlent:
“Nous avions un paquet de possibilités mais elles paraissaient toutes plus horribles les unes par rapport aux autres. Matador nous ont semblés être les plus honnêtes. On a signé chez eux, et peut-être que plus tard on s’est rendu compte que ce n’était en fait pas le cas mais maintenant on est coincé avec eux.”
Cette honnêteté et ce point de vue tranchant sur un label mythique (mais également grosse machine) tel que Matador, sort des discours langue de bois habituels, comme une sorte de naïveté consciente qui porte fièrement et fermement leur vision de l’art.
“Concernant les gros labels, ce n’est pas que ce soit si horrible que ça mais c’est juste que nous, en tant qu’individus, avons des différences avec eux. C’est comme si on n’avait pas la même vision de comment les gens devraient en arriver à écouter notre musique. (…).Nous voulons bien sûr toucher plus de public. (…) mais c’est comme si ça devait toujours finir par rimer avec “dollar”. Ça n’a pas vraiment de sens pour nous.”




Pour parler musique, ce 2ème album intitulé “You’re Nothing” et sorti début 2013 a surtout prouvé que nos amis n’étaient pas qu’un feu de paille mais un vrai diamant noir. D’un joyeux clair-obscur ils s’avèrent être terriblement stimulants. On en ressort déboussolé, face à quelque chose de grand. Les compositions stridentes et les textes pointus portés par un chant tour à tour enragé et émouvant évoquent des bouffées de chagrin et de frustration qu’on ferait exploser avec revanche et panache. Un des grands albums de l’année qui triture des sentiments profondément enfouis…


“A mere blow of wind could turn me into light
Hands everywhere covering me
Feels so overwhelming I can't breathe
But bliss is momentary anyhow
Yet worth living for - take me now” - Ecstasy (You’re Nothing – 2013)




Mais revenons au Fort de Saint Père à Saint Malo. En ce jeudi 15 août 2013, le soleil est là et nous nous dirigeons vers la grande scène sur laquelle les jeunes danois vont ouvrir le festival après un apéro bercé par les mélodies de Jacco Gardner.
Tout de noir vêtus, ils vont s’installer tranquillement pour commencer leur set acharné. Ils ne sont pas très connus en France, et n’ont d’ailleurs pratiquement joué qu’à Paris, la tâche sera peut-être plus compliquée pour convaincre le public breton malgré tout présent compte tenu de l’heure précoce.
Qu’importe, "Awake", les vampires sont réveillés et leur baston contre la lumière commence.
Le cagnard en pleine gueule les gène, mais ça ne les empêche pas de cracher qu’ils sont là.
Elias Bender Rønnenfelt a une gueule d’ange et un charisme redoutable. En perpétuelle lutte intérieure, il glisse et se faufile sur les trombes sonores balancées par son groupe pour mieux les éclairer d’une flamme occulte et définitivement fascinante.
45minutes de rage et puis s’en vont. C’était bien, c’était fort.

“I imagine that this is how it would feel to drown in light.”- Count Me In – Sexdrome cover (New Brigade 2011)



Je pars ensuite à la rencontre de Nis, leur manager / papa poule, label puisque moitié de Escho et activiste musical de Copenhague que j’avais déjà rencontré dans le passé via son excellent groupe Thulebasen.

Les heures et les verres passent dans une ambiance joviale et agréable, antithèse du début de soirée. On parle de tout, voyage, de bonne bouffe, d’Aqua, du nazi d’Ace of Base etc… et je ne cesse de titiller Nis sur la date de sortie du prochain album de Thulebasen. C'est un mystère, car assez occupé à enregistrer ses différents comparses, il lui faut trouver le temps de finaliser son propre projet.

Pour revenir à Iceage, on est face à une bande de jeunes gens honnêtes et on ne pourra pas leur enlever cette qualité. Le cirque médiatique autour d’eux les laisse quelque peut pantois. Ils savent d’où ils viennent et ce qu’ils veulent. Ce qui est certain c’est que leurs chansons nous ont portés et nous transporterons encore longtemps jusque chez eux, jusque dans le nord, peu importe la destination, ce qui importe c’est le voyage, pourvu qu’ils en soient la bande son.

Sur le chemin du retour, je repense à "New Brigade" qui me fout toujours les mêmes frissons…

"It’s within me, it’s within you, it’s within me and you"… (New Brigade - 2011)


B.
Et merci à la Route du Rock pour cette très belle édition 2013.



Iceage are:
Dan Kjær Nielsen
Elias Bender Rønnenfelt
Johan Wieth
Jakob Tvilling Pless

À écouter :
Iceage - New Brigade (Escho 2011)
Iceage -You’re Nothing (Escho / Matador 2013)
Vår - No One Dances Quite Like My Brothers (Sacred Bones 2013)
Thulebasen - Gate 5 (Escho 2011)
Thulebasen - Guitar Wand (Escho 2008)
À creuser:
Escho
Escho label profile
Tambourhinoceros 


lundi 15 juillet 2013

La Route du Rock 2013: Présentation et coups de coeur (14/17 août à Saint-Malo)


Rendez-vous incontournable des rockeurs en Bretagne, la Route du Rock présentera cette année sa très attendue 23ème édition.

Festival à taille humaine et programmation alléchante, on ne peut que vous conseiller d’y aller les yeux fermés ou d’y retourner tant les beaux souvenirs musicaux et extra-musicaux y sont nombreux.

Ça se passe du 14 au 17 août à Saint-Malo, réservez votre long weekend, on vous donne ci-dessous nos coups de cœurs entre autres découvertes musicales…

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Tout d’abord, sachez qu’avant le début des festivités au Fort de Saint-Père, les impatients pourront commencer par les concerts d’Austra, Clinic et Julia Holter le mercredi 14 à la Nouvelle Vague (centre-ville de Saint-Malo).



Le lendemain (jeudi), direction la Plage Bon Secours en début d’après midi pour profiter du DJ set du label Clapping Music ainsi que du concert de la révélation pop de ces derniers mois Orval Carlos Sibelius.

Attention, la soirée au Fort de Saint-Père commence tôt avec à 18h30, le prodige Jacco Gardner puis les jeunes punk danois Iceage à l'origine de l’un des meilleurs albums de l’année « You’re Nothing ». Faites en sorte d'y être à tout prix!



On enchainera avec les hypnotiques mais pas moins passionnants californiens Moon Duo qui nous emmèneront loin et très haut, avant de se faire donner une leçon par l'étoile du rock légendaire que sont  Nick Cave et ses Bad Seeds. Les Chk Chk Chk et Fuck Buttons finiront la soirée.




Vendredi, baignade musicale avec le label Hands in The Dark aux platines, puis retour au Fort pour bien commencer une nouvelle soirée, avec les new yorkais Woods et leur indie folk garage classieux.



Pas le temps de vous expliquer, mais nous filerons juste après, direction la West Coast, pour un roadtrip sur des routes californiennes sans fin, brûlées par le soleil, aux côtés des Allah Las.



Petit détour en mode série Z, où la prudence nous sommerait de fuir, mais où l'instinct de sur-vie nous impose de frayer avec les Zombie Zombie, qui savent mieux que personne, contaminer leur auditoire…



Toujours morbide dans le nom mais cette fois côté USA et Mississippi, avec les Bass Drum Of Death, qui à l'écoute de leur son, portent très bien leur nom...



Est-ce qu’il nous restera encore quelques forces pour samedi ? C’est une bonne question... On tentera d’abréger l’apéro (à 18h) pour filer voir Widowspeak et leur indie americana délicieuse.



Parquet Courts et leur garage nerveux, eux, ne manqueront pas de nous insuffler les dernières ressources pour nous relancer jusqu’au bout de la nuit.



Il faudra bien sûr être présent pour les australiens Tame Impala et leur puissance sonore et mélodique désormais reconnue.



Enfin, la nuit se terminera en dancefloor géant avec les geek d’Hot Chip et les minots Disclosure qui clôtureront le festival.



Voilà un avant goût prometteur pour cette Route Du Rock 2013, toutes les infos sur le site et la programmation complète ci-dessous. On se donne rendez-vous là-bas avec du soleil et de la bonne humeur.






mardi 21 mai 2013

The Babies + Big Deal + Spectral Park en concert à Paris (Point FMR) 28/05/2013 + Concours places




Mardi 28 mai 2013, La Route du Rock Booking et Hartzine présentent une belle soirée au Point Ephémère avec 3 pépites musicales : The Babies, Big Deal et Spectral Park



THE BABIES
(USA – Woodsist)

Les membres de The Babies ne sont pas inconnus puisqu’on y retrouve entre autres Cassie Ramone des Vivian Girls et Kevin Morby des Woods. Les New Yorkais ont sorti leur deuxième album l’an passé, le très bon Our House on the Hill (Woodsist) enregistré avec Rob Barbato (Darker My Love, The Fall, Cass McCombs). Ils nous y ont baladés loin du stress urbain de leur big apple, sur de longues routes dans un esprit americana irrésistible. A ne pas louper !




BIG DEAL
(USA - Mute)

On ne sait pas grand-chose de Big Deal si ce n’est qu’Alice Costelloe & Kacey Underwood se cachent derrière ce nom. Leurs deux voix se chevauchent sur leurs mélodies dans une pure tradition indie rock à résonances grunge. A suivre donc…




SPECTRAL PARK
(UK – Mexican Summer )

On a découvert Spectral Park via son EP Factory Peel et on a immédiatement été subjugué par l’ambiance joyeusement foutraque et lo-fi des compositions du multi-instrumentiste Luke Donovan. Il a ensuite transposé son univers pop et psychédélique en éclaircissant ses frasques sonores sur son premier album éponyme sorti sur l’excellent label américain Mexican Summer en 2013. Un premier long remarquable qui confirme tout le bien que l’on pense de lui et donne évidemment envie d’y gouter en live.





Event Facebook


L’ADRESSE : Le Point Éphémère, 200 quai de Valmy, 75010 Paris – Métro Jaurès, Stalingrad ou Louis Blanc
LA DATE : Mardi 28 mai 2013 / 20H00
PAF: 15€ // Préventes digitick


Concours terminé :

Nous avons quelques places à faire gagner pour l'occasion. Envoyez nous vos noms et prénoms à concoursfoggy@gmail.com et on vous préviendra quelques jours avant le concert de l’issue du tirage au sort.

FGC.

vendredi 24 août 2012

The Soft Moon - Interview (english)




Version Française ici


We were really expecting something from The Soft Moon’s performance and they finally took the prize for this 2012 summer edition of la Route du Rock festival. It was a brutal, tribal and industrial show where their usual video projections were replaced (for technical reasons) by a sharp and hypnotizing black and white lightshow. We were definitely captured.
We already knew them via their previous releases, self titled LP in 2010 and the Total Decay EP in 2011 on their label Captured Tracks. For the ones who don’t know yet, we can say that their music is dark and sometimes instrumental or led by far-off shouts. The atmosphere can be oppressive but also warm and the rhythm is completely obsessive. They come from San Francisco and for this gig, they crossed the ocean and came to Brittany for the week-end.

We got a rendez-vous with Luis Vasquez, the man behind the moon, the day after their performance. It took place at the Fort Saint Père, under a stuffy heat. Luis is a very nice guy, the antithesis of what we could have thought after seeing their insanity on stage. We talked about everything and nothing and about what surrounds his music…

« We fucked up the last song, maybe no one noticed. That’s why I like to play at 1 am when everybody is drunk and me too (laughs)…

Their new album comes out on the 30th of October and will surely be great. They will be back in France in November for their European tour so hurry up and get your tickets!



x Do you have specific cinematographic influences ?

Luis: Filmaker-wise I’d say, David Cronenberg, with that movie “The Fly” and then also, Gaspar Noé. I feel like I would like to work with them actually. These are pretty influential directors for me. For Gaspar Noé, visually and sonically, what his films, and the scores have been… I definitely take use from that in my music and then Cronenberg, I’m influenced by him because his movies are about body horror, and it makes you feel really uncomfortable.

And my music is all about me being very uncomfortable with my body, the anatomy and biology. So the sounds are trying to recreate, mimic, agony or thoughts about how my throat works… It freaks me out! I suffered from a little bit of anxiety, so that’s why there is a lot of fast pace, and very anxious, and it can scare a little bit.

x And dancing too

L: Yeah, I think it’s important to dance to music. Dance music in general because it’s kind of primal in a way, like tribes when they call gods or when they communicate, they dance.

x Like voodoo stuff?

L: Yeah, exactly, especially as all my family is from Cuba and my Grand Ma, they practice Santería. They use music to provoke certain things and to heal and that kind of stuff so that’s also in my music for sure.

x Have you already composed for a movie?

L: Maybe in the future, that’s definitely one of my goals. I got asked to compose for a movie like a year and a half back but it keeps getting postponed in terms of filming so I’m just waiting until that’ll happen and then I’ll take the opportunity for sure.



x Do you work with somebody for your visual stuff?

L: Yeah Ron, him and I work together like I come up with the concepts that I communicate to him and he has the skills to create it. When I’ll get back, I’ll be talking to him as the new album will be coming out in October, I’d like to change the whole visual stuff to match with the new album so we’ll be working on that together.

x Do you feel close to other forms of art then?

L: I consider The Soft Moon like a multimedia art project anyway so I guess I would say I’m part of that world, like art world.

x Then you plan to play in some place which are not specifically music venue? I’m thinking about the gig you played at Fotografiska Museet in Stockholm in last may

L: That was a very good show for us and that was really special. I liked that we could really express the visual elements because there was panoramic visuals and everyone was surrounded by it.

So like Museum, yeah we’ve been talking about this for a while. We want to do like a “museum tour” where everything can be like an art exhibit, I think that’d be amazing so hopefully in the future we can expand on the visual aspect of the project, and definitely make it like a multimedia sort of thing rather than just a band.

x Could you tell us about your label Captured Tracks and other labels that you like?

L: It’s interesting and I think about that a lot. I feel a little bit different, as a band, as a project, in terms of the rest of the roster. And so far it’s been good, it’s worked out. And with Mike Sniper, we’re good friends and we talk all the time. When I’m in New York, I stay on his couch!

Then for other labels definitely Factory, old 4AD, Beggars Banquet. 99 Records from New York with bands like Liquid Liquid, a band I like a lot.

x How do you fit with the San Francisco current scene which is better known for its psychedelic or garage music

L: Definitely different than most of what’s happening in San Francisco. It kind of has some sort of a history and a sound within itself and a lot of people playing into that. I’m kind of the “asshole” from there (laughs). But originally I’m from LA so maybe it makes more sense as this is where I grew up.

x : Like is it more violent

L : Yeah, violent I guess. San Francisco is more relaxed, more politically correct…

x Despite your differences, do you still like the music there (in SF)? (like Thee Oh Sees, etc…) ?

L : Oh yeah of course I do love what’s happening musically in SF, so I’m more of the bastard, instead of the asshole (laughs).


- New Album - ZEROS 30/10/2012 (US) and 05/11/2012 (Europe) - Captured Tracks
- Next shows in France(between others): 14/11/2012 withTy Segall at l'Antipode (Rennes), 15/11 atPoint FMR (Paris)...

Interview: B & Marion Candy






(c)Julie_Bonato

jeudi 23 août 2012

The Soft Moon - Interview




English version here

L’édition 2012 de la Route du Rock fut très belle. La programmation, risquée, leur a malheureusement fait défaut mais le contrat est encore une fois parfaitement rempli artistiquement parlant.
Dans les coups de cœurs on peut citer Stephen Malkmus & The Jicks, Civil Civic, Lower Dens, Hanni El Khatib, Mazzy Star, Chromatics, etc…

The Soft Moon étaient attendus et ils ont brillamment remporté la palme de la plus grosse claque de l’édition été 2012 du festival malouin.
Un show brutal, tribal, industriel où leurs habituelles vidéos projetées (pas possible à mettre en place techniquement sur ce concert) avaient laissé place à des jeux de lumière incisifs en noir et blanc hypnotisant. Nous fûmes définitivement conquis.
On les connaissait déjà via leurs principales sorties, un album éponyme en 2010 et un EP « Total Decay » en 2011 chez Captured Tracks.
Pour ceux qui découvrent, leur musique est plutôt sombre, souvent instrumentale ou portée par des cris lointains et rythmiquement obsédante toute en atmosphères angoissantes mais parfois chaleureuses. Vous trouverez quelques liens à écouter dans cet article. Leurs concerts ressemblent à ce que l’on peut s’imaginer être une apocalypse. Ils viennent de San Francisco, ont traversé l’océan spécialement pour leur concert et ont donc passé le weekend en Bretagne.

Nous avions rendez-vous avec Luis Vasquez, l’homme à l’origine du projet, le lendemain de leur performance, sous une chaleur étouffante. Luis est une crème, l’antithèse de ce que l’on aurait pu imaginer vu leur folie sur scène. On a parlé de tout et de rien et de ce qui tourne autour de sa musique…

« On a foiré la dernière chanson mais apparemment personne ne l’a remarqué! C’est pour ça qu’on aime bien jouer quand tout le monde est bourré, et moi aussi… (rires)

Leur prochain album « Zeros » sortira le 30/10 prochain et promet d’être une tuerie. Ils repassent en France au mois de Novembre, à ne louper sous aucun prétexte !



x Tu as un environnement cinématographique en particulier ?

Luis: En termes de réalisateurs, je dirais, David Cronenberg, notamment le film « La Mouche ». Et aussi Gaspard Noé. En fait, je me dis que j’aimerais vraiment travailler avec eux. Ils sont vraiment influents pour moi.
L’univers et l’approche de Gaspard Noé, ce que l’on retrouve dans ses films et bandes originales, visuellement et soniquement, sont des choses que j’utilise dans ma musique.
Pour Cronenberg, je suis influencé par ses thèmes de prédilection que sont l’horreur et le corps humain, des choses qui te mettent vraiment mal à l'aise.

Ma musique, c’est aussi moi, mal à l’aise avec mon corps et l’anatomie et la biologie... Donc les sons essaient de créer, d’imiter ces sentiments d’agonie ainsi que mes réflexions sur la façon dont ma gorge fonctionne, c’est assez flippant…
J’ai souffert d’anxiété, ça explique pourquoi on y retrouve beaucoup de rythmes rapides, assez anxiogènes, et ça peut faire un peu peur !

x Mais elle fait aussi danser…

L: Oui, je pense que c’est important de danser sur la musique. C’est un peu primitif dans un sens, comme les tribus qui dansent pour appeler un dieu ou pour communiquer.

x Un peu comme du vaudou?

L: Tout à fait, d’autant plus que ma famille vient de Cuba, ma Grand-mère… et ils pratiquent le Santería. Ils utilisent la musique pour provoquer certaines choses, pour guérir ou des trucs du genre donc ça se retrouve aussi dans ma musique. 

x Tu n’as jamais composé pour un film?

L: Peut-être dans le futur, c’est en tout cas l’un de mes objectifs. On m’a demandé d’écrire la musique d’un film il y a un an et demi mais celui-ci est sans cesse repoussé donc en gros j’attends que ça avance de leur côté et je profiterai évidemment de cette opportunité.



x Il y a quelqu’un qui travaille avec toi sur l’aspect visuel?

L: Oui, c’est Ron, on y travaille ensemble. Je lui amène les concepts et lui a les capacités techniques pour les mettre en forme. Quand je serais revenu chez moi, on va d’ailleurs se remettre à travailler. J’aimerai changer notre aspect visuel actuel pour coller au mieux avec le nouvel album qui sort en octobre.

x Tu te sens proche d’autres formes d’art donc ?

L: En fait, je considère déjà The Soft Moon comme un projet artistique multimédia donc je peux dire que je fais parti du « monde de l’art » (rires)

x Est ce que vous projetez de jouer/performer dans des endroits autres qu’une salle de concert? Je pense au concert que vous avez donné au Fotografiska Museet à Stockholm en mai dernier?

L: C’était un super concert, vraiment spécial. J’ai bien aimé qu’on puisse y exprimer pleinement nos éléments visuels car ceux-ci était en panoramique et recouvraient tout le monde.

Sinon ouais, on en parle depuis un petit moment. On aimerait bien mettre en place une sorte de « tournée des musées » donc plus sur un concept d’exposition artistique. Ca pourrait être génial et ça permettrait vraiment d’insister sur l’aspect « multimédia » de The Soft Moon, plutôt qu’un simple groupe.

x Parle-nous de ton label Captured Tracks et d’autres qui ont pu te marquer:

L: A propos de Captured Tracks, c’est intéressant, et j’y pense beaucoup. Je me sens un peu différent chez eux, en temps que groupe/projet, par rapport aux autres artistes signés. Mais au final ça fonctionne très bien, plein de gens trouvent ça intéressant et moi également. Avec Mike Sniper on est de bons amis et on parle souvent. Quand je viens à New York je dors sur son canapé.

Sinon, bien sûr je pense à Factory, les vieux 4AD, Beggars Banquet… Aussi à 99 Records, le label New Yorkais avec des groupes comme Liquid Liquid que j’adore.

x Comment tu te sens par rapport à la scène musicale de San Francisco qui est plutôt connue pour son orientation psyché, garage… ?

L: Sans aucun doute différent de la plupart de ce qui se passe à SF. La ville a une sorte d’histoire et un son propre à elle-même et de nombreux groupes s’y retrouvent. Je suis un peu le « connard » (asshole) de là bas (rires). Mais à l’origine je viens de Los Angeles donc ça a surement plus de sens vu que j’ai grandi là bas.

x C’est plus violent ?

L : Oui, violent, je pense. San Francisco est plus relax, plus politiquement correct…

x Mais malgré cette différence, tu aimes quand même la musique de SF non ? comme Thee Oh Sees etc… ?

L : Ah oui bien sur, j’adore ce qui se passe là bas. Bon ok, on va plutôt dire que je suis le bâtard (bastard) plutôt que le connard (rires)…


- Nouvel Album - ZEROS sortie le 30/10/2012 (US) et 05/11/2012 (Europe) - Captured Tracks
- Prochains concerts en France (entre autres): le 14/11/2012 avec Ty Segall à l'Antipode (Rennes), le 15/11 au Point FMR (Paris)...

Interview: B & Marion Candy








(c)Julie_Bonato

lundi 30 juillet 2012

From La Route du Rock with Love




Illustration de Marion Candy
Cliquer sur l’image pour voir en grand



A l’occasion de la 22e édition du plus rock des festivals bretons (et on peut dire français) qui se déroulera du 10 au 12 août prochains à Saint Malo (toutes les infos sont ici), on avait envie de revenir sur les différents souvenirs musicaux que nous évoque ce rendez-vous.

En hiver ou en été, il est indéniable que cet événement, de par sa programmation et son esprit, a façonné et marqué au fer blanc notre éducation musicale. Pour l’avoir fréquenté pendant plusieurs années et même si l'on était trop jeune à ses débuts, on y retournera toujours avec la même excitation. Elle est bien sûr musicale mais aussi amicale grâce aux liens tissés au fil des ans.

Il me vient à l’esprit de nombreux moments, même des mauvais, comme lorsque j’ai vécu ma pire expérience en concert, Gang Gang Dance dont on est d’ailleurs sorti au bout d’un quart d’heure nauséeux et psychiquement affaiblis.
La musique peut donc avoir des effets surprenants dans le mauvais sens du terme.

On ne retiendra bien sur que les meilleurs moments et c’est pourquoi on a demandé à la plupart de nos rencontres et amis de nous sortir spontanément un souvenir musical de la Route Du Rock, avec leurs mots, et également ci-dessus en chouette illustration par l’artiste (et notre collaboratrice) Marion Candy avec qui on couvrira les concerts et l’ambiance cette année.


Camille: The Horrors, Sombre mais Intime. 2010.

Claire: Dum Dum Girls, Bhang Bhang. 2010.

Anne-Sophie: Liars, Industriel et Hypnotisant. 2006. 

Elise: Adam Kesher, Hipster Sexuel. 2008.

Nolwenn: Foals, Bandant et Vaporeux. 2010.

Arthur: Battles, Amour Dansant. 2011 

Charlotte: Cults, Humide et Magnétique. 2011.

Vanessa: Crocodiles, Efficace, Energisant. 2011.

Elen: Pulp, Dégingandés et Adulescents. 2001.

Frédéric: Cat's Eyes, 21h- Blackout. 2011.

Paul: DJ Shadow, Grandiose. 2002.

Zaza: My Bloody Valentine, Chaotique et Hypnotisant (Rien que ça). 2009

Pierre: Flaming Lips, Plein de Drogue et de Confettis <3. 2010

Clara: Peaches, Exhibo et Déjanté, 2009

David: Serena Maneesh, Surprenante Energie. 2010

Bernard: Gusgus, Sex-Citant. 1997

Jenifer: LCD Soundsystem, Historique. 2007

Shane: The Black Angels, Troublant et Jouissif. 2010

Matthew: The Kills, Enragé, 2009

Tommy: Deerhunter, Solaire et Enivrant ,2009

Alexandre: Simian Mobile Disco, Une Cathédrale Phonique un peu comme un spectacle au Futuroscope. 2009

Brice: Mogwai, Mou mais Emouvant à en Pleurer. 2011

Benny: Fleet Foxes, Rusé et Eclatant. 2011

Claudine: Blonde Redhead, Boueux et Electrique. 2011

Michele: Belle & Sebastian, Ensoleillé. 2006

Matthieu: Cat Power, Méga Bonnasse et Magnifique. 2006

Guilhem:  PJ Harvey, Rouge et Sang. 1998

La Route Du Rock de Saint Malo, 22e Edition du 10 au 12 août 2012.

Notre présentation du festival par ici.


B.

lundi 16 juillet 2012

La Route du Rock 2012 : programmation spectrale et envoûtante



Ne pas rentrer dans le rang. C’est l’objectif que s’est fixé La Route du Rock depuis sa création en 1991 ; objectif que le festival malouin atteint une fois de plus cette année avec sa programmation pointue et alléchante, à 1000 lieues de celles des autres festivals estivaux où l’on croise (trop) souvent les mêmes artistes.

Le vendredi soir, le quatuor anglais d’Alt-J, qui a fait du triangle son emblème et de la pop patchwork, aussi renversante qu’un tour en montagne russe, son crédo, nous donnera des fourmis dans les jambes. 


On plongera ensuite tête la première dans le pop-rock vertigineux de Jason Pierce, leader de Spiritualized, avant de se laisser emporter par le rock hanté du trio californien de The Soft Moon, passés maîtres dans l’art de recréer le fog san-franciscain à coup de brumeuses guitares. 



Samedi, on retrouvera avec joie nos chouchous de Veronica Falls, venus remplacer My Best Fiend, avant de se perdre dans le post-punk noir de Savages. Se succèderont ensuite Lower Dens et son passionnant dernier album Nootropics, The XX et ses mélodies en fine dentelle noire, la voix rocailleuse de Mark Lanegan et le rock-électro en forme de mosaïque de Breton. Sur l'autre scène du fort, le miraculé Willis Earl Beal fera résonner son timbre écorché.  


Le dimanche, le rock très 90s de Cloud Nothings ouvrira les festivités, avant de laisser la place à Stephen Malkmus, leader culte de Pavement, accompagnés de ses Jicks. 


Par la suite, Chromatics jettera un brin de mélancolie sur le dance-floor avec sa pop mâtinée d'électro, extatique et emballante, sombre et disco. 


Le festival se terminera avec Hanni El Khatib, son look rockab' et son rock vintage. 


L'édition 2012 de la Route du Rock se veut donc spectrale et envoûtante. On croise les doigts pour que la météo ne suive pas la même tendance... mais, d'un autre côté, ça nous éclate bien de danser dans la gadoue. 

La programmation complète est à retrouver ici ou ci-dessous.
Plus d'informations sur le site de la Route du Rock.

Vendredi 10 Août 2012
Le Fort de Saint-Père
02:15 > 03:25 · Squarepusher
01:05 > 01:55 · The Soft Moon
23:20 > 00:20 · Spiritualized
21:50 > 22:50 · Dominique A (Vers les lueurs)
20:25 > 21:15 · Patrick Watson
19:15 > 20:00 · Alt-J 
Le Fort de Saint-Père · Scène de la Tour
00:25 > 01:05 · Civil Civic
18:30 > 19:10 · Yeti Lane 
La Plage Bonobo
16:00 > 17:00 · Don Niño
14:30 > 16:00 · Infiné DJ Set

L’Escalier Club
02:30 > 04:30 · Michael Mayer


Samedi 11 Août 2012
Le Fort de Saint-Père
02:25 > 03:25 · Breton
01:00 > 02:00 · Mark Lanegan
23:00 > 00:10 · The XX
21:25 > 22:25 · Lower Dens
20:20 > 21:05 · Savages
19:15 > 20:00 · Veronica Falls
Le Fort de Saint-Père · Scène de la Tour
00:15 > 00:55 · Willis Earl Beal
18:30 > 19:10 · Egyptology
Le Palais du Grand Large
16:00 > 17:00 · Dominique A (La Fossette)
15:00 > 15:45 · Memoryhouse
La Plage Bonobo
16:00 > 17:00 · Ela Orleans
14:30 > 16:00 · La Station Radar DJ Set
L’Escalier Club
02:30 > 04:30 · Jamie XX
 

Dimanche 12 Août 2012
Le Fort de Saint-Père
02:25 > 03:25 · Hanni El Khatib
01:00 > 02:00 · The Walkmen
23:00 > 00:10 · Mazzy Star
21:45 > 22:35 · Chromatics
20:30 > 21:20 · Stephen Malkmus And The Jicks
19:15 > 20:05 · Cloud Nothings
Le Fort de Saint-Père · Scène de la Tour
00:15 > 00:55 · Colin Stetson
18:30 > 19:10 · Judah Warsky
La Plage Bonobo
16:00 > 17:00 · Jonathan Fitoussi
14:30 > 16:00 · Pan European Recording DJ Set




mercredi 17 août 2011

Déprime post-Route du Rock


     Il y a toujours un avant et un après Route du Rock. Avant, l'excitation monte. On ressort les bottes de la cave et le ciré du placard. On écoute les groupes qu'on ne connait pas. On apprend par coeur les refrains de ceux qu'on connait et dont on attend avec impatience la prestation scénique. Mais après, fini la rigolade, on nage en pleine déprime, le silence en devient assourdissant. La larme à l'oeil, on rince le gobelet Route du Rock que l'on a emporté en guise de souvenir. Et on mange, beaucoup, affalé devant la TV, comme pour rattraper tous les repas sautés au cours du week-end. Le spectacle n'est pas beau à voir. C'est ce qu'on appelle la déprime post-festival. Ici, déprime post-RDR. Et jusqu'à présent, aucun remède.
Cette année, la déprime post-RDR est plus aiguë que les fois précédentes. La faute à cette enivrante 21e édition. Parce que danser dans la boue et sous la pluie parfois c'est vraiment chouette. Et tant pis pour les râleurs qui disent le contraire. Un petit flash-back nostalgique sur ces trois jours de délire musical s'impose donc.

Vendredi, coup de coeur pour Electrelane et son live très instrumental. Les quatre filles de Brighton, qui s'étaient séparées il y a peu, se sont retrouvées pour un set majestueux, succession de morceaux pop-rock servis sur un plateau d'argent.
Electrelane. Route du Rock 2011-Ben Wee
Pas le même enthousiasme pour Sebadoh. Dur dur d'écouter du gros rock tout droit sorti des nineties à 20h10, à peine arrivés sur le site du festival. Les heures de passages de ces deux groupes auraient peut-être du être inversés...

Samedi, manque de courage face au déluge. Je suis restée bien au sec sous une bâche au camping, alors que Cults jouait au Fort... Et suis finalement sortie de ma tanière pour assister aux lives de Blonde Readhead et des Kills sous une pluie battante. Les mélodies éthérées des premiers nous ont sagement bercé pendant près d'une heure. Un concert agréable mais qui traînait un peu en longueur. Quant aux seconds, pas de souci à se faire, ils tiennent toujours la route. Jamie Hince et Alisson Mosshart, duo de choc s'il en est, se sont concentrés sur leur dernier album, Blood Pressures, délaissant les trois précédents, pourtant gorgés de tubes, à notre grand regret. Reste que leur set énergique en a fait danser plus d'un, malgré les bottes en caoutchouc et la boue. 

Dimanche, Will Sheff, chanteur du groupe américain Okkervil River, n'en revenait pas d'avoir une météo aussi clémente après le déluge de la veille. Leur rock mâtiné de country, parfois un poil lourdingue, filait tout de même une sacré pêche.
Ambiance radicalement différente un peu plus tard avec Cat's Eyes, nouvelle formation de Faris Badwan, chanteur des Horrors, arrivé du Japon l'après-midi même. Un jet-lag qui ne l'a pas empêché d'envoûter le public, accompagné au chant et au synthé par la soprano Rachel Zefira. Les superbes images de Romy Schneider projetées sur un écran en arrière-plan renforçaient l'atmosphère mystérieuse de ce concert aux allures de messe noire.
Faris Badwan, Cat's Eyes. Route du Rock été 2011-Nicolas Joubard
Dommage que la durée de leur set - un peu court - n'ait pas plutôt été celle de Fleet Foxes. Les Américains nous ont livré une folk léchée, mais néanmoins soporifique. Heureusement, les Crocodiles se sont chargés de nous réveiller avec leur rock garage aux accents 60s. Un concert un peu moins bien que celui donné à la Flèche d'Or en avril dernier (la faute aux rasades de Ricard que Brandon Welchez, le chanteur, et ses acolytes s'envoyaient sur scène?)
Crocodiles. Route du Rock été 2011-Nicolas Joubard
Mais les Croco, sacrément déchaînés, ont été un des seuls groupes à se repointer pour un rappel. Et peu importe que la musique d'entre-deux concerts ait déjà été lancée. Jouer par dessus un morceau de reggae semblait les amuser plus qu'autre chose. Mais la palme du grand n'importe quoi revient haut la main à Dan Deacon. Entre deux morceaux bruitistes, ce prolifique bidouilleur de Baltimore demande à l'assistance amusée de poser sa main sur la tête d'une autre personne puis de penser à quelqu'un qu'elle aime plus que tout. Mais ici, coincé sur la petite scène du Fort, Dan Deacon, d'ordinaire connu pour ses lives en forme de happenings, essayait surtout de gérer le public qui s'effondrait sur ses platines.

Maintenant, il ne reste plus qu'à se replonger dans le festival en (re)découvrant les concerts sur Arte Live Web.

C.Bo

Crédits photos: Nicolas Joubard. Ben Wee