J.S, Pierre et Thibault, espace presse du Liberté (Rennes) le 02/12/2011 |
La file d'attente à l'extérieur de l'Ubu est impressionnante. Le bruit court qu'à l'intérieur une large partie du public n'aperçoit pas la scène, et reste massé dans l'entrée, cherchant désespérément à se hisser sur la pointe des pieds pour jeter un oeil à l'écran sur lequel est diffusé le concert. Nous sommes le vendredi 2 décembre, il est 14h35 et les Juveniles sont probablement déjà sur scène à déployer leur pop mâtinée de cold wave. Mais nous, nous restons coincées dehors. A 16h, nous retrouvons Jean-Sylvain, Pierre et Thibault, trois Juveniles fiers de leur prestation scénique, à l'espace presse. A peine assis dans les canapés, les garçons sortent triomphalement une bouteille de whisky de leur sac à dos ("on l'avait dans notre loge à l'Ubu!") et s'en envoient de sacrés rasades. "Vous avez environ 15 minutes" nous lance l'attachée de presse. C'est parti mon kiki.
x Est-ce qu'on dit "Juvéniles" à la française ou "Juveniles" à l'anglaise ?
Les Anglais ont tendance à le prononcer à la française, et les Français à l’anglaise. Nous on s’en fiche, tant qu’on ne dit pas Juveniles à la française tout en prononçant le « s », ceux-là on les tue !
x Comment s’est fait la rencontre ?
La première fois c’était au 1929 [bar rock’n’roll de Rennes qui a fermé ses portes en 2009, ndlr]. Les Wankin’ Noodles jouaient avec les Russian Sextoys. En fait Juveniles c’est un peu grâce au 1929 ! D’un autre côté il nous devait bien ça ce bar vu la thune qu’on lui a lâchée!
x Pierre avant tu étais chanteur des Russian Sextoys, pourquoi le groupe a spliter?
Pierre : On n’arrivait plus vraiment à faire des trucs nouveaux et deux membres du groupe se barraient à l’autre bout de la France.
x J.S, tu es toujours dans les Wankin’ ?
Oui !
x Comment tu concilies ces deux projets musicaux totalement différents ?
C’est une question d’ouverture d’esprit et de respiration dans les deux groupes. Je ne joue ni la même musique ni du même instrument dans les deux. La seule difficulté a été d’assumer le rôle de leader dans Juveniles, que je n’avais jamais tenu avant.
Pierre : Moi c’est l’inverse, je suis passé de chanteur-leader à sideman et ça fait du bien !
x C’est donc J.S fait qui fait tout de A à Z dans le groupe ?
Pierre : On bosse le live ensemble, mais c’est J.S qui fait tout, des compos aux paroles. Mais on a mis un point d’honneur à faire un super live pour prouver aux gens qu’on n’était pas qu’un petit buzz musical et qu’on assurait. On a donc bossé d’arrache-pied.
x Comment avez-vous décidé de former Juveniles ?
J.S : Pierre écrivait des morceaux pour Russian Sextoys tout seul chez lui. Il a ensuite voulu monter un nouveau projet musical avec Thibault. Moi l’idée me bottait bien. On a donc réutilisé certains morceaux qu’il avait écrits, on en a écrit trois autres et c’était parti ! Les Popopopopos nous ont prêté les synthés et pas mal d’autres trucs. Ils nous ont vraiment beaucoup aidés.
x Est-ce que Rennes vous a inspiré?
La vie de tous les jours nous inspire. Rennes nous a surtout apporté de belles rencontres et de supers structures. Jean-Louis [Brossard] a réussi à fédérer une communauté de musiciens, de techniciens etc. Tout le monde s’entraide.
x « Juveniles », « We Are Young », vous avez peur de l’âge adulte?
Thibault: Oui c’est le syndrome de Peter Pan!
J.S : On essaye d’expier une jeunesse bizarre. Et puis s'il faut déconner c'est maintenant!
Pierre : C'est plutôt une célébration de la jeunesse, on en profite! C’est pas à 40 balais que je me trimballerai sur une scène.
x D'où la bouteille de whisky?
J.S: On est trop gentils et trop sérieux pour véritablement se brûler les ailes. (rires)
x D’ailleurs Pierre, tu comptes toujours devenir dentiste ?
Pierre : Je vais finir mes études et on verra à ce moment-là.
J.S et Thibault : Nous on ne va faire que de la musique.
x Comment s’est fait la rencontre avec Kitsuné ? [leur single vient de paraître chez Kitsuné]
J.S : Via Jean-François de Yelle. J’avais filé notre morceau « We Are Young » à Julien Tiné [photographe et dj Breton, ami de Yelle, ndlr] qui l’a passé lors d’un dj-set avec Jean-François. Jean-François a kiffé et a envoyé le morceau à Kitsuné. Gildas [Loaec, co-fondateur de Kitsuné, ndlr] l’a trouvé génial. Et voilà !
x Ça explique le remix de « Comme un enfant » de Yelle, du style donnant-donnant? Ou vous aimez vraiment ce qu’ils font ?
J.S : Leur album je l’ai écouté une dizaine de fois je pense. Je le trouve vraiment excellent sur la prod’. Et sur la pop, il est assez ouf.
x Est-ce que, comme Yelle, vous envisagez de vous exporter à l’étranger ?
On commence à avoir des contacts en Europe. On a d’ailleurs de vrais retours de bookers, de labels qui trouvent qu’on ne fait pas de la French pop type Phoenix ou Air mais de la pop pure. Mais bon c’est chaud par exemple d’aller jouer en Angleterre parce que notre musique est très inspirée de mouvements musicaux qui sont nés là-bas comme la cold wave. Pour nous, donner un concert en Angleterre, c’est comme si un Anglais se ramenait avec un accordéon dans un bal musette en France.
x Des passions en dehors de la musique ?
(Rires)
Pierre : J’adore les chats. J’en ai un d’ailleurs, tout blanc.
J.S : Si je n’avais pas aussi peur pour mes mains je referai du skate. J’en faisais pas mal avant. A part ça on a une véritable passion pour le streaming.
x Un souvenir des Trans ?
Thibault et J.S : La file d’attente devant l’Ubu pour notre concert. On ne l’a pas vu mais on l’imagine très bien !
Pierre : les putains d’after aux Bars en Trans.
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