samedi 9 octobre 2010

Beat Mark – The Mark inside - Interview



"Hustlers of the world, there is one Mark you cannot beat: the Mark inside" 
William Seward Burroughs

ENGLISH VERSION HERE




Le jeudi 2 septembre 2010, la mairie du 11e s’offrait un ravalement de façade en accueillant dans ses murs une soirée alléchante organisée par la bande qui se cache derrière le très bon magazine gratuit « Entrisme ». Au programme : Bonjour Afrique ! Turzi, et surtout Beat Mark, un de nos coups de cœur 2010 (Cf Wol 6). Leur LP Howls of Joy, petite merveille pop-rock aux accents garage, nous donne des fourmis dans les jambes depuis quelques mois déjà. Et leurs morceaux entêtants nous ont obsédé tout l’été, du bitume parisien aux plages costarmoricaines, au sortir de la douche jusqu’à tard dans la nuit. Ne restait plus qu’à tenter de percer le mystère de ce groupe aux allures de magicien, capable en deux-trois mélodies bien tournées de s’insinuer au cœur de notre quotidien.
Après un concert où une guitare très garage est venue contrebalancer des morceaux pop à dominante chorale nous retrouvons le guitariste Gaétan, le chanteur Julien, la chanteuse bis et claviériste Karin, le bassiste Sylvain et la batteuse Chloé autour d’une table en formica, dans les locaux de la mairie, pour boire une bière et, accessoirement, leur poser quelques questions.




Julien: « Beat Mark » ça veut dire marque de coup, littéralement, mais « mark » ça veut aussi dire « paumé ». C’est un terme qui est souvent employé par les écrivains de la beat generation. Et « beat » renvoie forcément à ce mouvement et au rythme et à la musique. Après il n’y a pas forcément de justification, c’est toujours un calvaire pour trouver un nom de groupe. On s’est dit que ça sonnait assez bien, concis, et voilà.

x La rencontre ? Histoire d’amitié, d’amour…?

Gaétan : A la base on voulait faire un projet garage avec Julien. On a donc cherché dans nos amis qui auraient été chaud de le faire. Il y a Karin qui est la petite amie de Julien, sa bonne amie (rires). Sylvain de This Is Pop. Et Chloé qui joue de la batterie (ndlr : ex-batteuse de Yussuf Jerusalem).


LE GROUPE


Julien : Donc on voulait faire un truc de garage et quand j’ai proposé à Sylvain de jouer avec nous, je lui ai dit qu’on faisait un groupe à la Swell Maps. Mais en fait ça ne ressemble pas du tout à Swell Maps. Parce qu’on ne peut pas s’empêcher de faire des refrains pop (rires). Au final ça ressemble pas trop à du garage.

x RollK FGC : Oui moi je ne trouve pas que ça ressemble à du garage…

Julien : En France, il n’y a pas vraiment de scène indie pop donc on est toujours rattaché à des trucs garage car ce sont un peu les seuls gens qui écoutent ce genre de choses. C’est difficile aussi d’être mis en avant avec ce genre de musique ici.


x Pourquoi ce besoin de s’investir dans un nouveau projet ?

Gaétan : Si on le savait on ne le ferait pas! C’est un peu comme nous demander pourquoi on fait de la musique. Il n’y a pas vraiment de raison. C’est surtout parce que beaucoup de nos influences musicales sont liées à Beat Mark. Par rapport à nos autres formations, on n’arrivait pas à toutes les « assumer » d’une certaine façon. Alors qu’on a aussi envie de les assumer.

Julien : C’est sur que les morceaux n’arriveraient pas à rentrer dans le cadre d’Adam Kesher ou This Is Pop. C’est assez éloigné et on essaye de se donner une ligne de conduite dans chaque groupe et de ne pas dériver. Je trouve ça assez désagréable les groupes qui sont «couteau suisse » genre un morceau stoner, un morceau pop, un morceau truc… On avait tous envie de faire ce genre de musique et ça ne s’intégrait tout simplement pas dans les groupes qu’on a à côté.

x Avant de commencer à jouer ensemble, vous aviez déterminé qui allait faire quoi ?

Karin : En fait, Julien et Gaétan ont commencé à faire les morceaux seuls et ensuite ils les ont enregistrés. Tout ça a un peu été fait « à la maison ». Ensuite ils ont eu l’idée de me demander de chanter des tout petits bouts de morceau et c’est comme ça qu’au fur et à mesure je me suis intégrée au groupe.

x Sylvain, la basse?
Faut savoir qu’au départ c’était un groupe qui devait sonner comme Swell Maps quand même, (rires) on m’a vendu ça comme un groupe de punk rock ! Mais la basse ça va….

x  La pop, qu’on retrouve dans vos projets, c’est une marque de fabrique, au cœur de ce que vous faites ?
Chloé : C’est la musique qu’on écoute.





MUSIQUE ET VIE


x C’est votre quotidien de faire de la musique ? Toi Julien je sais que tu étudiais la philo… ?

Julien : Eh bien j’ai fini mon master, et je l’ai eu.
Gaétan : Chloé et Sylvain bossent à coté.
Chloé : Prof en lycée, anglais.
Sylvain : Prof de garage (rires).

Chloé : Moi je fais ça pour m’amuser et faire ça avec des amis de longue date. On n’est pas logé à la même enseigne car certains d’entre nous font ça tout le temps avec leurs autres groupes. Moi j’aimerais faire ça tout le temps aussi mais bon…

Gaétan : Évidemment pour moi et Julien c’est différent car on a d’autres projets à coté, notamment Adam Kesher qui prend énormément de temps. Ça a vraiment changé notre mode de vie, car c’est hyper difficile d’avoir un boulot stable et d’avoir un groupe qui tourne beaucoup derrière. Après c’est quelque chose qu’on a choisi, c’est très cool, même avec tous les cotés précaires que ça peut avoir à certains moments. On essaie de faire en sorte que ça dure le plus longtemps possible car on aime vraiment cette façon de vivre, on n’a à répondre de rien à personne. On vit à peu près à notre propre rythme et si on enlève les inconvénients, on a une vie franchement à la cool.


Julien : Dans l’absolu et par rapport au groupe en lui-même, on aimerait tout le temps faire ça mais c’est compliqué. Et faire ça en France ça a ses avantages et ses inconvénients. C’est difficile de passer à la radio et culturellement on n’est pas un pays qui aime le rock. Alors c’est vrai qu’il y a des aides mais elles ne sont pas vraiment adaptées. Tu vas avoir des subventions plus sociales genre MJC et ensuite si tu veux faire un dossier par exemple avec les bureaux export il faut que tu sois déjà un groupe avec une structure, un label etc… Donc c’est assez compliqué.

x C’est différent de faire du rock dans les pays Anglos saxons ?

Julien : Je dirais qu’il n’y a pas de différence au niveau structure car il n’y a pas plus ou moins de choses là bas. C’est vraiment une différence culturelle. Tous les enfants apprennent les instruments de musique à l’école et puis il y a un public. Dans n’importe quel bled tu as 200 personnes pour aller voir un concert de garage, ce qui n’est pas le cas en France, sorti des grandes villes qui ont pu développer un peu cette scène. C’est hyper dur de jouer en semaine par exemple ici, et il y a plein d’autres raisons... Et puis les gens préfèrent la variété.

x Ça vous ennui d’être en France ? Vous n’êtes pas un peu déçu de ne pas être anglais par exemple (rires) ?

Julien : Non. Ça rajoute un coté tragique à l’affaire qui n’est pas pour me déplaire (rires).





LA MUSIQUE DE BEAT MARK

x Vous associez les chansons, la musique de Beat Mark, à votre vie ? A votre environnement? Par exemple « Am I losing control, that’s what I want the most…. »

Julien : Non cette chanson ne nous représente pas tellement.

Gaétan : Après cette histoire de perte de contrôle c’est un thème assez récurrent qu’on peut retrouver dans plein de bouquins. C’est même très lié à la littérature. Et par rapport à cette idée là, il y a une sorte d’impulsion qu’on voit beaucoup dans l’idée de jeunesse, avec toute la fraicheur que ça implique. L’idée de ne pas avoir peur de se faire mal, ne pas avoir peur des choses qui dégoutent un peu. Comme le fait de savoir apprécier, je ne sais pas, une bonne gueule de bois, un bon fromage qui pue (rires).





x En dehors de ces thèmes récurrents il y a bien des compositions plus personnelles ?

Julien : Ouais on a cette chanson contre l’UMP (rires)… C’est difficile d’en parler… de dire qu’il y a un lien direct entre un morceau, les paroles et ce qu’on veut dégager… C’est toujours lié à un environnement culturel, et un peu autobiographique parfois.

Gaétan : Si par exemple il y a « Saw a cold mirror » un morceau sur la déliquescence de ma relation avec une fille que j’aimais beaucoup.


x Quelle importance attachez-vous aux textes, au sens des mots ?

Julien : On a une sorte de détachement par rapport aux paroles, là on écrit pour la musique contrairement à quand tu écris sur une page blanche pour un texte qui se suffit à lui-même. Pour une chanson, on peut plus partir d’une phrase, et rechercher une certaine sonorité, comme quand tu recherches un accord…

x Et la composition ?

Gaétan : C’est très aléatoire, il y a certains moments on peut avoir plein de textes et ne pas savoir quoi en foutre et d’autres l’inverse, la musique sans les paroles. Ce n’est pas du tout calculé…

Karin : Mais la musique tout autant que les paroles, dans l’idée que ça forme quelque chose de cohérent, sont importants. Et donc il y a une attention portée à la composition et à la structure des morceaux.





x Le look, l’esthétique, vous êtes des gens bien habillés (rires)…

Karin : On ne s’est jamais dit qu’on voulait privilégier tel type de vêtement, tel type de couleur. On n’a pas d’uniforme. Après évidemment quand tu sais que tu vas monter sur une scène tu te dis que tu vas être sous l’œil de plein de gens donc tu réfléchis un peu à ce que tu vas mettre (rires), mais il n’y a aucune ligne directrice.

Gaétan : Le truc auquel on a pensé, c’est d’avoir des filles dans le groupe. On s’est dit que c’était plus vendeur. Et ça permet aux filles dans le public de s’identifier et ça je pense que c’est hyper important (rires).


Chloé : et il raconte un tissu de conneries ! (rires)







BEAT MARK BY BEAT MARK

x  La chanson de Beat Mark qui vous représente ou vous touche le plus?

Gaétan : Pour moi je pense tout de suite à « When the tree fall » car à la base c’était une comptine que je voulais faire pour ma nièce qui venait de naitre. Ah c’est chaud hein ! (rires) et voilà je ne sais même pas si elle l’a déjà écouté. Elle a un an maintenant. C’est devenu un morceau que j’aime beaucoup.

Chloé : Je n’ai pas particulièrement de morceaux, si quand Karine chante … juste (rires) et voilà et en plus je ne connais pas les titres des morceaux … j’aime bien tout.
Julien : Purple blow.
Sylvain : « Am I five ? » parce qu’elle est rapide, punk rock (rires).


Chloé : Ouais et parce que Julien a l’occasion de chanter d’une manière douce, sauf quand il oublie et qu’il braille (rires). Ça change un peu d’avec Kesher où il crie (rires). J’aime bien quand julien chante de manière plus posée, je trouve ça cool et j’aime donc beaucoup ce morceau.

Karin : J’aime bien les morceaux où il y a des échanges avec Julien. Quand par exemple il fait les couplets et moi le refrain. « Love at first sight” et “What I want The most” notamment. Ceux là je les aime bien. Un peu comme les Vaselines. D’ailleurs il y a un morceau qui est très semblable à une chanson des Vaselines, sans l’avoir fait exprès (rires). L’inconscient… Attention, c’est un plagiat involontaire !






SHOWER

x Beat Mark sous la douche ?

Gaétan : Je chante du Chet Baker super souvent, le morceaux « The more I see you, the more I want you, tada….” j’adore cette chanson. (rires)
Julien : J’aime bien chanter « Victim Boloss » de DJ Soké. « Victim Boloss ton matos est bon », c’est un rappeur du 93.
Sylvain : Moi du Booba, première période
Chloé : En fait j’ai toujours un disque qui passe quand je suis dans la salle de bain et en ce moment c’est Strange Boys dont j’ai chopé le vinyle.
Karin : Je ne chante pas sous la douche… ah si, j’ai une chanson dans la tête qui ne me quitte pas et c’en est presque agaçant, c’est « Superball » des Magic Kids ! Toujours en tête, c’est infernal…


EPILOGUE

x : On souhaite quoi à Beat Mark ?


Julien : De faire plein de concerts. 
Karin : Un megatour, on veut tourner le plus possible, cet été on avait vraiment envie de partir aux USA, enfin moi…




x: Le 1er LP "Howls of Joy":


Karin : Le LP est sorti sur Final Taxi Records, et juste avant on avait sorti la cassette sur un label d’Amérique de l’Ouest qui s’appelle Burger Records.


Chloé : C’est un label qui fait plein de cassettes, ils sont à quelques kilomètres de Los Angeles. Je les avais rencontrés lors d’une tournée avec Yussuf Jerusalem, mon ancien groupe (rires). Et ils sont hyper cool, ils ont d’ailleurs un groupe qui s’appelle Thee Makeout Party, un truc très pop.
Pour Beat Mark, c’est par l’intermédiaire d’une amie, qui a bossé pour Burger en Europe et qui leur a fait écouter les morceaux qu’ils ont vraiment aimés et qu’ils ont donc sortis.
Gaétan : Et cette même fille qu’on connaissait de Bordeaux en fait, elle avait fait passer le groupe Viva l’american death ray Music dont elle s’occupait à l’époque et qu’on trouvait hyper bien, et on avait passé 3 jours très cools… Maintenant elle s’occupe de Harlem, avec un autre pote à nous qui joue dans les Weakends, qui est un mec très cool etc…etc… (rires).



Post Scriptum :




Julien : C’est Didier, qui est là ! Nouveau label, génial !

Didier (Final Taxi Records) : Final Taxi Records, ça vient d’un morceau d’un mec qui s’appelle Wreckless Eric, et ça vraisemblablement vous ne connaissez pas… (rires) Il a fait parti de la scène punk anglaise de 77. il a fait plein de disques … C’est vraiment quelqu’un qu’on aime bien. Il avait fait un morceau qui s’appelle « Final Taxi » et logiquement son prochain album sortira chez Final Taxi Records dont le nom est un hommage, évidemment.

La prochaine sortie, il y a des chances pour que ce soit le nouvel album de Lapin Machin. Et il y a également un mec de Bordeaux qui s’appelle Arthur qui joue dans plusieurs projets dont For Naked Sons, c’est quelque chose qui m’intéresse….

Mais là le principal objectif c’est le LP de Beat Mark : qu’il soit distribué aussi bien en France qu’à l’étranger. L’idée est aussi de sortir des vinyles avec des coupons mp3 pour pouvoir télécharger la version digitale et pas trop s’occuper du CD, qui n’est pas la priorité ni l’âme de la démarche…



- LP "Howls of Joy" disponible dans tous les disquaires indés à Paris (Ground Zero, Born Bad, Pop Culture etc…), Bordeaux et autres grandes villes de France, également à Berlin.
- Cassette Beat Mark sur Burger Records

FGC.

Thanks to JL for the pics
Beat Mark artwork by Maciek Pozoga
Beat Mark on the Wol 6 Selection by Foggy Girls Club



Beat Mark - The Mark Inside (eng) - Interview



"Hustlers of the world, there is one Mark you cannot beat: the Mark inside" 
William Seward Burroughs

FRENCH VERSION HERE





On September Thursday the 2nd, Paris 11th district town hall was getting on a restoration by welcoming in its inner courtyard an attractive party organized by the group of people who hides behind the very good French free magazine « Entrisme ». Bonjour Afrique! Turzi and especially Beat Mark, one of our 2010 very favorite (Cf Wol 6) were on. Beat Mark’s LP “Howls of Joy”, a marvelous pop-rock album with garage overtones has been giving us pins and needles in the legs for few months now. And their heady songs have haunted us the whole summer, from the Parisian asphalt to the Costarmoricans beaches, from the shower till late at night. Trying to break the mystery of this magician-like band- which managed through two or three well-done tunes to be part of our daily life- was the only thing remaining for us to do.

After a gig in which a guitar which sounds very garage came to offset choral pop songs, we sat with the guitar player Gaetan, the singer Julien, the other singer and keyboardist Karin, the bass player Sylvain and the drummer Chloe at a Formica table to have a beer and, secondarily, to ask them few questions.







Julien: « Beat Mark » litteraly means « a mark caused by a blow ». But the English word « mark » also designates someone who’s lost. It’s a word often used by writers who belonged to the beat generation. And so we use « beat » also to refer directly to this artistic movement.
But the name of our band does not have necessarily a meaning, or a history. It has always been complicated to find a name to a band. In that case, we thought that it sounded great, and that was it!


x How did you meet?

Gaétan : At first Julien and I wanted to do a garage band so we looked for friends who were interested by the idea. Karin is Julien’s girlfriend, his « good friend » (laughs).Sylvain plays in the band This Is Pop. And Chloe was Yussuf Jerusalem’s former drummer.


THE BAND


Julien : We wanted to do a garage band, and when I asked Sylvain to play with us I told him that we were doing something close to Swell Maps. But in fact it does not sound like Swell Maps at all, because we can’t help doing pop songs. At last it does not actually sound like garage music.

x RollK FGC: I personally don’t think that you’re a garage band...

Julien : In France there is no real indie pop music movement that’s why we’re always linked to garage bands because they are the only people who listen to the kind of music we’re doing. It’s also very difficult to be put forward with that kind of music here.


x Why did you need to start a new band ?

Gaétan : If we knew why we wouldn’t have done it! It’s like asking why we’re playing music. There is no reason.

Julien : Beat Mark’s songs couldn’t fit to Adam Kesher or This Is Pop’s types of music. In each band, we try to follow a guideline. I don’t like bands which keep changing the kind of music they‘re playing, like doing a stoner song, a pop one, etc. We all wanted to do that very kind of music which we simply couldn’t do with our other bands.

x Before starting playing together, did you have decided who was gonna do this and who was gonna do that ?

Karin : : Julien and Gaétan started contriving the songs by their own before recording them. All that stuff has been done « at home ». And then they had the idea of asking me to sing few parts of the songs. And this is how, little by little, I got integrated into the band.

x What about the bass Sylvain ?
You have to keep in mind that at first it was going to be a band sounding like Swell Maps (laughs). They sold me their plan by telling me we were gonna do a punk rock band! But the bass is ok...

x  Pop music at the heart of what you do? Can we see it as your brand?
Chloé : It’s the music we’re listening to.





MUSIC & LIFESTYLE


x Is music part of your daily life ? I heard that Julien was studying philosophy….?

Julien : Well, I’ve graduated in philosophy.
Gaétan : Chloe and Sylvain are working.
Chloé : : I’m an English teacher in high school.
Sylvain : And me a garage teacher! (laughs).

Chloé : : I’m playing music to have fun and to share something with old friends. We don’t all have the same relation to music as some of us are playing music all of the time with their other bands. I would also love to do so but….

Gaétan : Obviousy the situation is very different concerning Julien and I because we‘re playing in other bands like Adam Kesher, what takes a lot of time. It really changed our lifestyle because it’s very difficult to have a job and a band that often goes on tour. But it’s something we chose, it’s really cool even if life is sometimes precarious. We try to make it last the longer it’s possible to ‘cause we’re fond of that way of living: we don’t have to justify ourselves to someone. We live according to our own pace, and if we remove its drawbacks, we have a pretty cool life.

Julien : We would like to do that all the time, but it’s complicated. And doing music in France has its advantages and its disadvantages. For instance it’s difficult to be on the air. Besides, France is not a country that loves rock ‘n roll. It is true that we receive assistance but it doesn’t really fit to us. For instance you’re gonna have social grants and then if you want to export your music you have to be already a band with a label and so on and so forth… It’s actually very complicated.

x According to you, is it different to play rock ‘n roll in Anglo-Saxon countries?

Julien : : I would say that there is no difference as far as the organization field is concerned cause there is neither more nor less things available there. But there is a real cultural difference. In their culture, every child learns how to play music at school, and rock ‘n roll music has a following. In every kind of town you always have 200 people to go to see a garage band, which is not the case in France- apart from the big cities in which that type of music has an existence. And French people prefer popular music.

x Are you bored of being in France ? Are you not a little bit disappointed not to be English for instance (laughs)?

Julien : No! It adds a tragic side to the whole thing, what I do like (laughs)..





BEAT MARK’S MUSIC- THE SONGS

x Do you link your songs to your life? To your environment? For instance what about the song « Am I losing control, that’s what I want the most…. »

Julien : This song doesn’t represent us.

Gaétan : The idea of losing control is a recurrent theme one can find out in many various books. It is very linked to literature. That notion is linked to the idea of impulse very present in the common depiction of childhood and adolescence, with the feeling of freshness implied in it. It ‘s the idea of not being afraid of getting hurt, of not being afraid of disgusting things, like to appreciate… I don’t know… a hangover, a smelly cheese…. (laughs).





x Apart from those recurrent themes, are there more personal songs on your album?

Julien : Yeah we got that song against the UMP [ndlr: the right-wing party in France to which N. Sarkozy belongs] (laughs). It is difficult to say that there is a direct link between the music, the lyrics and the feelings we wanna convey… It’s always linked to a cultural and sometimes autobiographic environment.



Gaétan : There is « Saw a cold mirror » which deals with the decline of my relationship with a girl I really loved.


x Do you give importance to your lyrics, to the meaning of the words you use in your songs?

Julien : We’re not really attached to the lyrics. Here we write for the music contrarily to when you write on a blank page a text that will live by its own. For a song, we can start from a sentence and then try to find sounds that go with it, like when you’re looking for a chord.

x And what about the composing process?

Gaétan : : It is very unpredictable. Sometimes we can have a lot of lyrics and can’t decide what to do with them, and sometimes we have the music without the lyrics. It’s not planned.

Karin : But both the music and the lyrics are important, as they must form something coherent together. So we pay attention to the composing and the organization of the songs.





x What about your aesthetics, your way of dressing, you’re good looking people (laughs)…

Karin : We never said that we wanted to favor a type of clothes or color. We don’t wear a uniform on stage. But when you know that you’re going to be on stage and so that people are going to look at you, you think a little about what you’re gonna wear (laughs). But there is no dressing guideline.

Gaétan : But we wanted to have girls in our band. We thought that it would contribute to promoting the band. Moreover, girls who listen to our music can then identify with them [ndlr: Karin and Chloe], and I think that it is actually very important. (laughs)

Chloé : And he’s talking shit! (laughs)







BEAT MARK BY BEAT MARK

x  Which of the songs affect you the most?

Gaétan : : I directly think of « When the tree falls » because it was at first a nursery rhyme I wanted to do for my niece who was just born. It’s weird isn’t it? (laughs) And I even don’t know if she has ever listened to it. She is one now. It‘s a song I actually like a lot.

Chloé : Not one in particular. Maybe when Karin sings… in tune (laughs), besides I don’t know the titles of our songs... I like the whole thing.

Julien : Purple blow.
Sylvain : « Am I five? » because it goes fast, and sounds punk rock (laughs).

Chloé : : I agree. Because Julien sings in a soft manner in it, apart when he forgets to do so and starts yelling (laughs). It is different from Adam Kesher’s songs in which he bawls out (laughs). I like when Julien sings in a more quiet way, I find it cool and so that’s why I also like that song.

Karin : I like the songs on which I sing with Julien, like when he sings the verses and I sing the chorus. For instance on “Love at first sight” and “What I want the most”. It’s like The Vaselines. Besides one of our songs really sounds like one of The Vaselines… but we didn’t do it on purpose! (laughs) The subconscious... but keep in mind it’s an unintentional plagiarism!






SHOWER

x What do you sing in the shower?

Gaétan : I often sing Chet Baker, especially the song « The more I see you, the more I want you, tadada… » I love that song (laughs).
Julien : I like singing Dj Soké’s « Victim Boloss ». “Victim Boloss ton matos est bon” (ndlr: sorry but I can’t find a way to translate it) He’s a rap singer from the 93 (ndlr: a French department near Paris).
Sylvain : : I sing Booba, 1st period.
Chloé : I always have a record playing when I’m in the bathroom, now it’s Strange Boys’ vinyl.
Karin : : I don’t really sing in the shower… but I have a song in my head which never leave me alone, and it starts becoming almost irritating. It’s “Superball” by Magic Kids! Always in mind… it gets unstoppable!




EPILOGUE

x : What could we wish to Beat Mark ?


Julien : To make a lot of gigs. 
Karin : To go on a huge tour. This summer, we really wanna go to the USA, at least as far as I’m concerned…




x: Your first LP “Howls of Joy”:


Karin : It has been released by “Final Taxi Records”. Right before that we had released the tape on the label Burger Records., from the western part of the USA.

Chloé : : It’s a label which releases a lot of tapes. They’re situated near Los Angeles. I met them when I was on tour with Yussuf Jerusalem, my former band (laughs). And they’re really cool. They have a band called Thee Makeout Party, it sounds very pop. Concerning Beat Mark, it has been done through the intermediary of a friend of mine who worked for them in Europe. She made them listen to our songs, which they liked  a lot and so released.

Gaétan : And that very girl whom we know from Bordeaux, she organized a concert of Viva l’american death ray Music, which she was managing at that time and which we found really great. And so we spent three very cool days with them… Now she’s managing Harlem with another friend of us who plays in The Weakends and who’s a really cool guy, and so on… (laughs).



Postscriptum :




Julien : It’s Didier who’s behind it and he’s here! It’s a new label! Awesome!

Didier (Final Taxi Records) :

The name of the label (Final Taxi Records) comes from a song by a guy named Wreckless Eric, and that you’ve never heard about it… (laughs) He was part of the 1977 English punk movement. He did a lot of records… He’s someone we really like. He did a song called “Final Taxi”. His next LP might be released by Final Taxi Records which name is obviously a tribute to him.


Our next release could be Lapin Machin’s new LP. And there is a guy in Bordeaux whose name is Arthur and who plays in various bands including For Naked Sons; I’m interested in what he’s doing…
But our present main purpose is Beat Mark’s LP: we have to have it on sell in France and abroad. We also wanna release vinyls including MP3 codes so that people would be able to download the digital version of it. We don’t care about the CD, which has never been our priority neither our approach to it.


- Howls of Joy LP available in every independant record store in Paris (Ground Zero, Born Bad, etc…), Bordeaux and others french big town. Available in Berlin as well.
- Beat Mark Cassette via Burger Records

FGC.

Thanks to JL for the pics
Beat Mark artwork by Maciek Pozoga
Beat Mark on the Wol 6 Selection by Foggy Girls Club