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Décidément cette année aura été marquée d’une pierre danoise, enfin pas tout à fait (puisque finalement seuls trois membres sur six sont danois), mais marquée c’est sûr par Halasan Bazar.
Souvenez-vous. C’était le mois d’avril, c’était à l’Espace B, Foggy Girls Club et Hartzine vous proposait le concert des nordiques pour la première fois à Paris, avec les écossais PAWS.
Il ne faisait pas tout à fait beau, pas tout à fait chaud, mais de la première à la dernière note Fred, Carl, Craig, Jakob et Christian avaient su nous évader parfaitement de la grisaille et du spleen, en marées de cavalcades psyché-folks et folles, de rêves éveillés, de mélodies incantatoires oniriques et pourtant toujours très réelles et palpables en plus d’être parfaitement exécutées.
Entracte. Un mois d’entracte.
10/05/2013: Nous sommes à Hambourg. Il fait (étonnamment) un peu plus beau, un peu plus chaud, mais nous savons qu’en entrant dans la charmante Aalhaus tout ça n’aura bientôt plus d’importance… à noter que les charmants propriétaires gèrent aussi en parallèle l’excellent label Cloud Hills…
L’endroit est parfait, intime. Une terrasse accueillante, à l’intérieur, pas de scène, quelques tables, quelques chaises et un amas d’instruments presque tous retranchés contre un mur. Trois groupes jouent ce soir et il fallait littéralement pousser les meubles….
C’est un plateau international qui nous est présenté et à notre grande surprise particulièrement francophone avec pour débuter Aurélien Merle (en solo) suivi de Léonore Boulanger et ses musiciens.
Notre chauvinisme n’étant pas tellement musical culturellement parlant, ces deux formations nous ont plutôt surpris dans le bon sens du terme. On peut parler ici de chanson française underground peut être?
D’un point de vue totalement inculte, on pourrait penser à de vieilles pépites poétiques comme Areski et Brigitte Fontaine, les vieux Dick Annegarn… Aurélien Merle joue une sorte de folk et sa belle et sobre prestation a conquis. Même chose pour Léonore Boulanger et son univers plus nomade. Deux belles surprises qu’on aurait surement jamais eu l’idée d’aller voir par chez nous.
Encore quelques bières et la salle s’est remplie. Massés devant la non-scène, les spectateurs, connaisseurs, tout sourire, comme conscients de ce qui les attend, balancent une hanche, révisent leur tempo du bout du pied.
Enfin les premières notes. Les sourires se font encore plus grands et non, ne le cachons pas, nous commençons déjà à décoller.
"Live Without Love" débute parfaitement. Elle ne quittera plus notre tête… Les danois déroulent tour à tour les pépites extraites de leurs deux « masterpieces » How To Be Ever Happy (2012) et Space Junk, fraichement sorti cette année sur le label californien Crash Symbols pour le dernier.
C’est incroyable comme ce groupe est capable de transmettre autant de bonne humeur et d’assurance, de réassurance en quelques notes et de nous emmener à bord de leur vaisseau spatial, mais vous les connaissez...
Une fois de plus Theis, leur ingénieur son, fait un excellent travail et arrive à balancer parfaitement tous les instruments dans un si petit espace. Tout sonne parfaitement.
Arrive Tin Foiled. Juste avant une spectatrice s’est emparée de la setlist sans que cette appropriation sauvage ne les perturbe. En effet, Halasan Bazar joue ce soir le dernier concert de leur brève tournée européenne avant de rentrer à Copenhague. Autant vous dire qu’ils connaissent leur setlist sur le bout du médiator. Tin Foiled donc, et comme promis, c’est l’évasion, la grande, la belle, le voyage. Les murs se poussent, les gens disparaissent autour, on est en contact direct avec Fred Eckhoff. On choppe une note au passage et on saute sur son dos, à cru. A partir de là on se laisse aller et on laisse filer les minutes de concert et les chansons au rythme des paysages mélodiques splendides offerts par le groupe, toujours précisément dépeints, tout en conservant cette touche non préparée, de sérendipité qui fait les meilleurs live.
Nous avons pu capturer un extrait (avec nos moyens DIY) et soyez sûrs qu’en vrai c’est encore mieux…
Coup de matraque, dur retour à la réalité. La police s’invite. L’établissement est sommé de baisser le son (le quartier est résidentiel), le rêve doit s’arrêter, vite. Une ou deux chansons encore pour atterrir tranquillement, en douceur puisque c’est ce qu’ils sont, de la douceur. Les notes s’estompent, le concert s’arrête, le silence se fait une demie seconde et les applaudissements ravis, déchainés, un peu tristes de ne pouvoir en demander „ une autre “ clôturent ce magnifique instant.
Mais comment faire craquer un groupe de nordiques et faire de cette fin de soirée, de cette fin de tournée, une fin mémorable?
Réponse: La bière.
Quelques verres et quelques heures plus tard et les Halasan Bazar, Fredrik en tête, se proposent de finir en acoustique, la chanson qu’ils n’avaient pas eu le temps de jouer pendant le live: " This Time ".
Nous quitterons les lieux les oreilles comblées, promesse faite de foutre le Bazar ensemble pour leur prochain passage parisien.
- Halasan Bazar : Nouvel Album Space Junk (Crash Symbols) en tournée un peu partout cet été et de retour en France à la rentrée…
- Aalhaus (Hamburg)
Set List:
Live Without Love
You & I
Scroll Down
Stay
Tin Foiled
Go Out In Joy
Scurvy
Mountaintops
Shine Away
This Time (acoustic)
J&B
Live pics and videos by JL
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